La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, vient de dévoiler les dix-huit sites emblématiques des régions de métropole et d’outre-mer qui bénéficieront de l’édition 2022 du Loto du Patrimoine de la Française des Jeux. Parmi les sites sélectionnés cette année un peu partout en France, deux églises, celle de saint Louis de Villemomble en Seine-Saint-Denis et celle de Notre-Dame du prieuré à la Charité-sur-Loire, dans la Nièvre.
Édifiée au XIIe siècle, l’église Notre-Dame, est reconnue comme un fleuron de l’art roman et représente la quintessence de l’art roman bourguignon. Classée depuis 1840, elle est située entre Sancerre et Nevers, à La Charité-sur-Loire, qui est l’une des plus petites villes de France labellisée Ville d’Art et d’Histoire.
Le chevet à chapelles rayonnantes
Ce sont l’évêque d’Auxerre et le comte de Nevers qui ont confié à l’abbé de Cluny la fondation ce premier prieuré de l’abbaye de Cluny, et il est consacré en 1107. Étape importante sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, il a entraîné le développement et la fortification de la ville. Mais le déclin s’annonce dès le XVIe siècle, lors des guerres de religion, La Charité devenant alors un bastion protestant. Le 31 juillet 1559, un incendie détruit une grande partie de l’église priorale et des bâtiments conventuels, la nef s’est effondrée par la suite, au XVIIe siècle. L’activité du prieuré cesse définitivement en 1790, pour cause de révolution, et l’ensemble du domaine est saisi puis morcelé en lots privés.
Si le site bénéficie aujourd’hui d’une forte fréquentation touristique, notamment en raison de son inscription dans le réseau des Sites clunisiens, et de sa position sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, l’église est quant à elle inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Mais cela n'empêche pas son mauvais état, notamment dans le chevet à chapelles rayonnantes, où l'humidité du terrain rend l'ensemble de l’édifice fragile. C’est pourquoi les travaux de restauration, d’une durée d’au moins deux ans, prévoient la restauration des charpentes et couvertures du chevet, ainsi que des élévations extérieures du chœur. Et la générosité des Français grâce au loto du patrimoine pourrait permettre à l’église de retrouver son éclat d’origine.
Le montant de la dotation pour chaque site sélectionné n’est pas encore communiqué et sera annoncé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre prochain. Pour rappel, c’est en septembre 2017, qu’Emmanuel Macron a confié à Stéphane Bern une mission d’identification du patrimoine en péril et de recherche de nouvelles sources de financement pour le restaurer. De cette initiative est né le « Loto du Patrimoine », dont le produit a été attribué à la Fondation du patrimoine. Un partenariat a été établi par une convention pluriannuelle entre la Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture et FDJ, renouvelée en 2021 pour une durée de 4 ans, pour organiser cette opération originale, qui a suscité dès son lancement l’engouement des Français.