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Charente-Maritime : la justice ordonne de déplacer une statue de la Vierge 

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La statue de la Vierge de La Flotte-en-Ré.

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Bérengère de Portzamparc - publié le 04/03/22
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Le tribunal administratif de Poitiers a ordonné ce jeudi 3 mars à la commune de La Flotte-en-Ré, sur l'île de Ré, de déplacer une statue de la Vierge Marie. Bien que présente depuis des années et ne gênant ni la mairie ni les riverains, elle devra trouver une autre place "au nom de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État".

Au nom de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État, la statue de la Vierge Marie de la Flotte-en-Ré (Charente-Maritime) devra être déplacée, a indiqué le tribunal administratif de Poitiers dans son jugement rendu public ce jeudi 3 mars. La commune dispose désormais de six mois pour « procéder à l'enlèvement du domaine public communal de la statue de la Vierge Marie», selon le jugement, conforme aux conclusions du rapporteur public. La mairie a fait savoir quant à elle qu’elle réunira son conseil municipal, le 17 mars prochain, pour décider de faire appel du jugement ou pas. 

De quoi parle-t-on exactement ? La statue de la Vierge Marie fait partie du paysage de la commune de Flotte-en-Ré (Charente-Maritime) depuis 1945. Elle a été réalisée cette année-là par une famille voulant remercier la Vierge du retour de la guerre d’un père et d’un fils. D’abord installée dans un jardin privé, la statue de la Vierge a ensuite été donnée à la municipalité qui l’a installée, dans les années 1980, sur un carrefour à l’entrée de la commune. Mais au printemps 2020, un automobiliste a percuté et endommagé la statue. La municipalité a alors décidé de la reconstruire à l'identique, avant de la remettre au même emplacement, comme une tradition, les habitants l’ayant "toujours connu".

La population est unanime pour considérer que la statue fait partie d'un patrimoine historique.

Mais c’était sans compter sur l’intervention de l’association de la Libre pensée 17 qui s’est offusquée de sa présence sur le domaine public et a saisi le tribunal administratif de Poitiers. "La population est unanime pour considérer que la statue fait partie d'un patrimoine historique, au même titre qu'une statue de roi ou de Napoléon", témoigne pourtant le maire Jean-Paul Héraudeau. Il indique par ailleurs avoir reçu des centaines messages de soutien "du monde entier", dont celui de l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui s’est rendu sur place le 11 février dernier. 

Lors de l’audience, la municipalité a soutenu que la statue n'avait "pas un caractère uniquement et totalement religieux" ; mais le tribunal a estimé le contraire. Patrimoine historique ou religieux, en attendant, la Vierge Marie garde toujours les bras grands ouverts, pour accueillir tous ceux qui viennent à elle.

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