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40 jours, 40 vertus : l’abstinence

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Michel Martin-Prével, cb - publié le 03/03/22
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Les vertus s’acquièrent, se travaillent et se perfectionnent, pour notre bien et celui de ceux qui nous entourent. Durant ce Carême, le père Michel Martin-Prével propose de reprendre la pratique des vertus, avec une courte méditation chaque jour, et un exercice pour appliquer une vertu particulière.

Le mot abstinence indique une soustraction d'aliments. Mais ce mot a deux sens. Ou bien il désigne une privation pure et simple d'aliments, indifférente au point de vue moral, comme un régime pour maigrir. Ou bien l'abstinence peut s'entendre en tant que réglée par la raison qui s’unit au discernement, en vue de favoriser un autre appétit meilleur. « Joignez à la connaissance de Dieu la maîtrise de soi » (2 P 1, 6).

Son but tient à ce que les plaisirs de la nourriture sont souvent de nature à détourner l'homme du bien de la raison, tant à cause de leur intensité qu'à cause de la nécessité de la nourriture, dont l'homme a besoin mais qui peuvent masquer les autres besoins. Pour cette raison, l'abstinence est une vertu spéciale. Elle châtie le corps et le défend non seulement contre les séductions de la luxure, mais aussi contre les séductions de la gourmandise. Car, lorsqu'il fait abstinence, l'homme devient plus fort contre les attaques de la gourmandise, alors que celles-ci sont d'autant plus puissantes que l'homme leur cède davantage.

Un manque qui édifie

Mais il y a tant d’autres abstinences comme celle visant les smartphones ! Elles permettent de lutter contre les addictions, l’esclavage, la mise sous la coupe des autres, le déséquilibre aux dépens du sport, de la culture, des rapports sociaux, de la vie de couple et de la prière ! Le contraire de l’abstinence est la gloutonnerie, l’avidité, la fuite de son devoir.

De même qu'il appartient à la force d'affermir l'âme contre les craintes qui écartent du bien de la raison, l'abstinence, qui est une partie de la tempérance, sert à réfréner les plaisirs qui séduisent trop l'âme. Aussi, reçoit-elle son nom d'un manque qui édifie. En cela elle fortifie la volonté pour se détourner d’un but trop secondaire. Elle consiste dans un juste milieu, ni anorexie ou dégoût des plaisirs de ce monde, ni curiosité avide des moyens mis à notre disposition.

« Mens sana in corpore sano » (Juvénal). L’abstinence favorise grandement la prière !

Résolution : Je choisis de vivre un manque dont je sais qu’il me fera du bien.

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