C’est un tragique événement qui laisse encore, plus de deux semaines après les faits, la communauté catholique du Vietnam sous le choc. À Kontum, dans les Hauts Plateaux du centre du pays, le frère Joseph Tran Ngoc Thanh, dominicain, a été assassiné en pleine confession le 29 janvier. Il avait 41 ans et était unanimement apprécié par les fidèles de sa paroisse. L’auteur des faits, interpellé dans la foulée, a été rapidement considéré comme un déséquilibré.
Un pardon qui passe par la justice
Lors de ses obsèques, Mgr Aloisius Nguyen Hung Vi, évêque du diocèse de Kontum, a indiqué que le prêtre avait pardonné à son meurtrier peu avant de mourir. Après avoir été poignardé à de multiples reprises, grièvement blessé, il est décédé quelques heures plus tard dans un hôpital local. Pour l’évêque vietnamien, le prêtre assassiné a vécu les valeurs de l’Évangile, jusqu’à pardonner à son assassin avant de rendre l’âme.
Un pardon qui n’empêche pas, et nécessite même, la justice. Le père Toma Aquino Nguyễn Trường Tam, supérieur provincial dominicain, a récemment exprimé son soutien aux proches du prêtre et a rencontré le groupe d’avocats qui les aidait. Les dirigeants dominicains, en collaboration avec le diocèse de Kontum, envisagent de nommer un consultant chargé de préparer un mémoire pour les enquêteurs en charge de l'affaire.
Nous voulons juste connaître les raisons qui ont poussé le tueur à prendre un couteau et passer à l'acte ; l’objectif est d’empêcher de nouvelles violences.
Le père Toma Aquino a indiqué à AsiaNews que l’ordre souhaitait que l’enquête sur le meurtre du prêtre soit totalement transparente, espérant qu’"un procès public commencera bientôt". Il espère que la justice et la loi vietnamienne soient appliquées dans un "esprit catholique". "Nous ne voulons pas de vengeance […] Nous voulons juste connaître les raisons qui ont poussé le tueur à prendre un couteau et passer à l'acte; l’objectif est d’empêcher de nouvelles violences. Nous lui pardonnerons tous."