En tant que parents, nous commençons à parler à nos enfants des différentes parties de leur corps dès leur plus jeune âge. Ils apprennent à désigner leurs oreilles, leurs yeux, leur nombril et leurs orteils… En grandissant, ils découvrent petit à petit comment leur corps fonctionne.
Mais en tant que parents ou éducateurs catholiques, nous ne considérons pas le corps uniquement dans sa dimension biologique. Nous souhaitons que nos enfants en saisissent le sens et la finalité. Comment s’y prendre pour leur en parler de manière simple et compréhensible ?
Au cours de son pontificat, Jean-Paul II a donné pendant six ans une série d’enseignements lors des audiences générales du mercredi, dont 135 environ ont été compilés pour constituer ce que l’on appelle désormais la "théologie du corps". Celle-ci traite de questions telles que : "Pourquoi Dieu nous a-t-il donné un corps ? Que cela signifie-t-il d’avoir à la fois un corps et une âme ? Être crée à l’image et à la ressemblance de Dieu, qu’est-ce que cela veut dire ? Comment se comporter avec son corps ? Que nous a dit Jésus sur la finalité de notre corps ?"
La théologie du corps est donc riche et complexe et continuera à se déployer dans le futur, mais elle a déjà beaucoup de choses à nous dire aujourd’hui sur nos relations, sur l’amour, sur la sexualité et le genre, sur l’identité et le sens de nos vies. Elle enseigne des principes élémentaires que les parents peuvent instiller chez leurs enfants dès leur plus jeune âge et qui leur serviront à toutes les étapes de leur vie. Voici trois vérités toutes simples que chaque enfant devrait connaître au sujet de son corps.
1Ton corps est bon
Dieu a créé le monde et tout ce qui le constitue par amour. Dans la Genèse, il est écrit que Dieu a créé l’Homme a son image. Nous sommes un corps et une âme, l’unité des deux nous constitue en tant qu’humains. Quand le péché est entré dans le monde, cela n’a pas rendu nos corps mauvais, cela a détruit l’unité originelle que nous avions avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes. Le péché a apporté la mort et le déclin à nos corps, mais il n’a pas retiré le bon qui est enraciné dans l’amour de Dieu.
Comment faire comprendre à des enfants de manière concrète que le corps est bon ? Nous pouvons souligner la beauté de leur corps, la douceur de leur peau, la couleur de leurs yeux, l’émerveillement de pouvoir faire des mouvements… Il est bon aussi d’être attentif à ne pas critiquer notre propre corps mais au contraire à rendre grâce pour son apparence et tout ce qu’il nous permet de faire. Veillons à parler et à nous comporter de telle manière que nos enfants sachent que le corps est quelque chose de magnifique, créé par Dieu à son image et à sa ressemble, et donc éminemment bon.
2Ton corps est un don
Sans notre corps nous ne serions pas humains. Tout notre corps est un don – nos mains, nos pieds, nos muscles, nos organes, nos cellules, nos synapses… – un don qui vient de Dieu. Or un don n’est pas seulement quelque chose qui se reçoit avec gratitude. C’est quelque chose qui doit permettre de donner à son tour. Nous sommes amenés à nous donner dans et à travers nos corps, et nous le faisons en nous aimant et en aimant les autres.
Commençons par attirer leur attention sur ce que leur corps leur offre.
Afin d’enseigner à nos enfants que leur corps est un don, commençons par attirer leur attention sur ce qu’il leur offre : la capacité de bouger, d’apprendre, de ressentir, de comprendre le monde. Nous pouvons insister sur l’importance d’aimer et de respecter Dieu, Celui qui nous a fait don de ce corps, et donc de Le remercier tous les jours et d’honorer ses commandements. Il s’agit aussi d’apprendre aux enfants à s’aimer et à se respecter, ce qui implique de bien s’occuper de son corps en faisant sa toilette, en se brossant les dents, en mangeant sainement, en faisant le plein de sommeil et d’activité physique, et en faisant les bons choix. Et nous pouvons expliquer à nos enfants que quand ils rendent service, font leurs devoirs ou font ce qui est bien, ils font don d’eux-mêmes.
Il faut dire également que quand un enfant est malade ou porteur d’un handicap, cela n’enlève rien au don que constitue son corps. Quand le péché est entré dans le monde, il a apporté la mort, la maladie et la souffrance – dont nous faisons tous l’expérience dans nos corps d’une manière ou d’une autre – mais tant que nous respirons, nos corps sont le don dans et à travers lequel nous vivons, aimons et nous donnons. Jésus est venu pour restaurer toutes choses dans leur plénitude originelle, et un jour nos corps seront ressuscités et entièrement guéris.
3Ton corps parle
"Le corps, et seulement lui, est capable de rendre visible ce qui est invisible : le spirituel et le divin", disait le Pape Jean-Paul II. Ce que nous faisons de notre corps a de l’importance. Notre corps parle. Chaque geste, chaque pensée, chaque parole, chaque action dit quelque chose de nous et de Dieu. Avec notre corps, nous pouvons dire la vérité ou nous pouvons mentir. Allons-nous aimer les autres avec honnêteté et authenticité ? Ou nous servirons-nous des autres pour notre propre intérêt ?
Encourageons-les à toujours dire la vérité avec leur corps.
Nous pouvons parler à nos enfants du langage du corps en attirant leur attention sur l’usage qu’ils font de celui-ci. Encourageons-les à toujours dire la vérité avec leur corps. Apprenons-leur à reconnaître les sentiments et à les nommer pour qu’ils puissent mieux les comprendre et les appréhender. Lorsqu’un enfant se sert de son corps pour aider ou au contraire pour blesser quelqu’un d’autre, nous pouvons le lui faire remarquer : "Les mains ne sont pas faites pour frapper", "Merci de m’avoir montré ton amour à travers ce magnifique câlin". Rappelons aussi à nos enfants que nos corps nous servent à louer le Seigneur, même dans de tout petits gestes : en nous agenouillant, en nous tenant debout, en joignant nos mains, en nous inclinant, en élevant nos bras…
De manière toute simple, nous pouvons au quotidien faire comprendre à nos enfants que nos corps sont importants et que nous avons été créés pour rendre gloire à Dieu par leur biais : ils sont nos vecteurs pour aimer, pour entrer en relation, pour louer. Avec les plus petits, le mieux est d’exprimer cela par des mots et des gestes accessibles, et surtout, par notre propre exemple.