Un accouchement par césarienne : 3.000 dollars. Une amniocentèse : 500 dollars. Un avortement : 2.000 dollars. Voilà les montants des prestations proposées par l’entreprise SurrogateFirst spécialisée dans la gestation par autrui. Une société qui se targue de « choyer » ses mères porteuses : leur « satisfaction est notre première priorité — physiquement, émotionnellement et financièrement ». Une « satisfaction » qui semble passer par le fait de « compenser » financièrement une éventuelle hystérectomie par une enveloppe de 10.000 dollars.
« Remise pour frères et sœurs »
SurrogateFirst était l’un des exposants du salon Men Having Babies qui s’est tenu à Bruxelles du 5 au 7 novembre dernier. Ovocytes, utérus, assurances, documents juridiques, l’offre du salon se veut complète. L’organisation « sans but lucratif » y a accueilli 250 candidats. Parmi les visiteurs, le président du blog Donorkinderen qui rassemble des enfants nés après un don de gamètes, a relevé la nouveauté de l’édition 2021 : « Un geste commercial ? la remise pour frères et sœurs ». Autrement dit, des embryons issus des mêmes donneurs peuvent être implantés dans deux mères porteuses simultanément. Une remise dont a bénéficié un homme célibataire qui « veut une grande famille », explique une commerciale : cinq mères porteuses sont enceintes en même temps.
L’offre « Baby Guarantee »
Mais peut-on réduire la vie à un produit, fabriqué à la chaîne ? Le mirage est entretenu par les commerciaux de la GPA, avec l’offre « Baby Guarantee ». Un programme qui « donne droit » à un nombre illimité de tentatives pour obtenir un bébé. Le prix : 139.000 euros, hors frais liés à la fécondation in vitro et à l’approvisionnement en gamètes. Et si malgré tout le client devait rentrer chez lui sans enfant, il serait intégralement remboursé.
Comme le pointe la journaliste Céline Revel-Dumas dans son dernier livre GPA, Le Grand Bluff (Cerf), la GPA c’est dire à une femme « ton corps m’appartient » (p. 186). À l’enfant qui en est le produit aussi.
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