En Australie, une étude menée par l’université Monash a révélé que « les pertes d'emploi et la pression de l'enseignement à domicile » en raison de la pandémie de Covid-19 ont multiplié par quatre le nombre d'appels de femmes se renseignant pour avorter. Les appels de femmes enceintes de plus de 18 semaines ont triplé entre mars et juillet 2020. « L'insécurité financière » était mentionnée par 2,5 fois plus de femmes comme raison de leur appel. Pour le professeur Danielle Mazza, titulaire de la chaire de médecine générale à l'université Monash, cette recrudescence d’appels montre « l'extrême pression » subie par certaines femmes au début de la pandémie.
Une pression pas seulement en temps de pandémie
La pression qui repose sur les femmes ne date pas de la crise sanitaire. Karen Arikpo est officier de police depuis 24 ans aux États-Unis. Elle raconte qu’en 1997, alors qu’elle était en formation à l’académie de police, son sergent lui a lancé un ultimatum : « Avorter ou perdre son emploi » (Fox News, 24/10/2021). Il l’a envoyée chez un médecin de Washington pour qu'elle subisse l'intervention. Depuis, les regrets ne la quittent pas. Karen a essayé d’avoir un bébé pendant des années. Sans y parvenir.
L’avortement, un facteur d’égalité ?
Comme le souligne l’organisation New Wave Feminists dans un mémoire amicus curiae qui apporte sa contribution au débat qui fait rage aux États-Unis, « il n’y a pas de relation causale entre la disponibilité de l’avortement et la capacité des femmes à agir dans la société » (Gènéthique, 18/10/21). Au contraire. Car la dépénalisation de l’avortement « sape les efforts visant à adopter et mettre en œuvre des politiques nécessaires pour que les femmes enceintes et les mères participent à la société sur un pied d’égalité avec les hommes ».
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