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Pape François : “Toute crise conjugale est une opportunité”

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I.Media - publié le 06/11/21
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La crise que traverse un couple n’est "pas une malédiction" mais une "opportunité de faire un saut qualitatif dans les relations", a déclaré le pape François aux couples de l'association “Retrouvaille” venus le rencontrer ce 6 novembre 2021.

Ils s’appellent Gianni et Denise, originaires du Piémont, et Jean et Véronique, venus à Rome depuis la région parisienne. Comme leur a rappelé le pontife dans son discours adressé aux 500 membres présents, ils sont "des couples blessés qui ont traversé la crise et ont guéri" et qui et "grâce à cela", sont aujourd’hui "en mesure d’aider d’autres couples blessés". 

Avec Retrouvaille, association créée au Québec en 1977, ces deux couples, comme beaucoup d’autres, ont choisi de "rendre ce qu’on leur a donné", explique Gianni, qui coordonne aujourd’hui avec sa femme Denise le développement de l’association en Italie et en Europe. Le principe de Retrouvaille est simple : des week-ends de témoignages de couples qui ont souffert à destination de couples qui battent de l’aile, pensent à se séparer, ou n’arrivent plus à communiquer.

La crise conjugale "fait partie du parcours", leur a dit le pape François, rappelant néanmoins que pour être "crédible, il faut l’avoir vécue". Jean et Véronique, comme Gianni et Denise ont donc d’abord été accompagnés par des membres de Retrouvaille avant, à leur tour, d’accompagner d’autres couples.

"Accompagnement" : c’est un des mots que le pape François a tenu à mettre en avant dans son discours. Il a rappelé qu’il était au cœur de son exhortation familiale Amoris Laetitia, parue en 2016. "Accompagner, c’est perdre le temps et ne pas regarder l’horloge", leur a-t-il encore expliqué. 

Des témoignages pour donner de l'espérance

Ce temps, les membres de l’association l’offrent par le biais de l’écoute et du témoignage. "Nous ne sommes pas des professionnels", confie Gianni, qui explique qu’ils n’hésitent pas à renvoyer certains couples vers des conseillers conjugaux quand cela semble nécessaire. Jean, coordinateur avec son épouse Véronique de Retrouvaille-France, poursuit : "Nous ne donnons jamais de conseil ; nous écoutons et nous racontons simplement ce que nous avons vécu". "Nous donnons de l’espérance", conclut Gianni. 

Les week-ends qu’ils organisent prévoient toujours la présence d’au moins trois couples “présentateurs” et aussi d’un prêtre qui vient accompagner la démarche, mais surtout apprendre et se former sur ces questions. Prêtres, religieux et religieuses sont d’ailleurs tous invités à venir écouter et partager lors de ces moments leur expérience “sponsale” avec l’Église dans le célibat.  

Gianni rappelle que Retrouvaille est ouverte à tous, chrétiens ou non, mariés ou non, avec ou sans enfants. C’est une entreprise missionnaire qui agit de manière "indirecte et sans prosélytisme", souligne-t-il, ouverte aux différents cas.

Une association qui se développe

L’association, d’abord américaine, s’est diffusée depuis quelques dizaines d’années en Europe à partir de cette recette simple et efficace. On la trouve aujourd’hui principalement en Italie, en France, en Espagne et au Royaume-Uni.

En Italie, l’association Retrouvaille a porté beaucoup de fruits grâce à un soutien concret de la conférence épiscopale, et est venue en aide à 2.500 couples en 19 ans d’existence. Leurs membres étaient d’ailleurs les plus nombreux lors de l’audience avec le pontife, près des trois quarts environ. 

L’importance d’une pastorale du couple

Jean aimerait que la Conférence des évêques de France fasse de même avec la branche française qui existe depuis 10 ans et a cheminé aux côtés de près de 400 couples. Il regrette que la pastorale française ne s’intéresse qu’à la famille pour mettre en avant la protection des enfants et soit souvent démunie quand il s’agit d’évoquer son noyau, le mari et la femme. "C’est une réalité dont on a encore du mal à parler", déplore-t-il.

Présente aujourd’hui dans de nombreux pays de tous les continents, l’association Retrouvaille estime avoir accompagné plus de 120.000 couples en moins de 50 ans d’existence. Elle se déploie aujourd’hui au Mexique, en Équateur, au Chili, en Corée du Sud ou encore en Afrique du Sud.

C’est la seconde fois que l’association est reçue par un pape. En 2008, une délégation, principalement américaine, avait été accueillie par Benoît XVI à Castel Gandolfo. Ce dernier avait lui aussi expliqué aux membres que toute crise pour un couple doit constituer un "passage à une autre phase de la vie".

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