Les témoignages des victimes, publiés par la commission chargée de faire la lumière sur les abus sexuels commis au sein de l’Église entre 1950 et 2020 (Ciase), révèlent des vies brisées, une confiance trahie et une souffrance enfouie qui ne s’estompe pas. Elles ont vécu l’indicible, ont témoigné de leur douleur, de leur colère, de leur honte aux membres de la Ciase, et pourtant, certaines victimes n’ont pas perdu espoir, ni dans le Christ, ni dans l’humanité. Dans le document intitulé De victimes à témoins, annexé à l’accablant rapport, certaines victimes ont des mots bouleversants pour dire ce qui les a sauvées et ce qui leur permet d’avancer.
Certains soulignent le pouvoir libérateur des mots.
D’autres, aussi fou que cela puisse paraître, ne se sont pas détournés du Seigneur et ont trouvé en lui une consolation et un soutien.
Même en étant une victime d’abus, je fais partie du peuple de Dieu.
Même si les faits les plus importants ont été commis par un membre de l’Église, c’est au sein de cette même Église que j’ai pu y trouver l’écoute qui m’a fait sortir de la honte.
Église maltraitante, Église consolante. Deux facettes de l’Eglise émanent du témoignage suivant. La victime ne cache pas que si c’est un prêtre qui l’a profondément meurtrie, c’est un autre prêtre, un moine, qui a contribué à panser sa blessure.