Entre le 27 septembre et le 9 novembre 2020, ce sont près de 6.700 personnes, dont au moins 169 civils, qui ont trouvé la mort dans le Haut-Karabakh, petit territoire montagneux à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En six semaines de conflit, l’Azerbaïdjan, pays turcophone à majorité musulmane, a littéralement chassé les Arméniens du Haut-Karabagh. Résultat : au moins 90.000 personnes contraintes à l’exil, des églises et des monastères bombardés, des maisons ravagées.
Près d’un an après le conflit, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient, s’est rendu sur place cette semaine afin d’évaluer les besoins. "Les habitants arméniens ont été chassés de leurs maisons, de leurs villages, de leurs églises", constate-t-il dans un communiqué publié ce vendredi 17 septembre. La reconstruction des territoires est menée par l’Azerbaïdjan triomphante et les Arméniens sont relégués au second rang et abandonnés à leur propre sort. Face à cette situation, l’Œuvre d'Orient demande par la voix de Mgr Pascal Gollnisch que le Haut-Karabagh "retrouve l’intégralité de son territoire historique, dans des frontières sécurisées", et qu’il "puisse disposer d’un processus d’auto-détermination analogue à celui qui a été mis en place au Kosovo et sous contrôle international".
En novembre 2020, Emmanuel Macron avait publiquement apporté son soutien à la communauté arménienne, promettant une importante aide humanitaire et réclamant "un cessez-le-feu patrimonial et culturel" pour éviter une "destruction du patrimoine culturel et cultuel" arménien dans la région. Près d’un an plus tard, la région est en bonne partie vidée de ses habitants et criblée de mines. Face à cette situation, l’Œuvre d’Orient demande que la France et l’Union Européenne "réévaluent l’aide concrète apportée à ces habitants". "Si la situation continue comme ça, il ne restera bientôt plus de traces des Arméniens", prévenait déjà en janvier dernier le père Andreas Taadyan, recteur de la cathédrale Saint-Sauveur de Chouchi.