Le candélabre ou grand chandelier à plusieurs branches constitue un symbole fort de lumière et de foi dans la religion juive. Destiné à recevoir des chandelles ou bougies, cet objet ne sert cependant point à des finalités pratiques d’éclairage comme la lampe, mais est plutôt spécifiquement destiné aux liturgies. Cette subtilité provient du fait que le candélabre sacré représente la lumière divine, la lumière de Dieu elle-même, et non, telle la lampe, symbole de la Bible également, la lumière qui éclaire le chemin.
C’est au Livre de l’Exode dans l’Ancien Testament que l’on trouve la première référence à ce bel objet qui s’imposera comme essentiel dans la religion d’Israël lorsque les Hébreux purent échapper au joug des Égyptiens et ainsi mieux honorer Dieu qui les avait libérés. Le Livre de l’Exode en donne une première description :
Nous retrouvons ici le candélabre à sept branches (un corps et trois branches de chaque côté comportant chacune trois points lumineux) indissociable de la religion juive. À la lecture du Livre de l’Exode de l’Ancien Testament, il ressort que rien ne sera trop précieux pour fabriquer ce candélabre. La Bible rapporte en effet qu’un lingot d’or pur sera nécessaire afin de le forger d’une seule pièce, avec tous ses accessoires, telles ses pincettes et porte-lampes.
Les Écritures rappellent également que le candélabre biblique doit représenter un amandier :
L’amande, dont on tire une huile sainte et dont le fruit demeure caché par une coque très dure, révèle le caractère précieux et difficilement accessible de ce fruit. Plus tard, le christianisme en retiendra également une image symbolique, la mandorle, cet ovale en forme d’amande encadrant les représentations sculptées les plus saintes.
Le Livre de l’Exode souligne enfin que le candélabre des Hébreux ne brillait que la nuit et devait être alimenté par l’huile d’olive la plus pure :
La flamme issue du candélabre sacré et de cette huile d’olive la plus pure sert donc à dissiper les ténèbres devant la tente de la Rencontre où l’Arche d’Alliance était protégée. La flamme placée ainsi devant le Seigneur avait pour but rituel d’écarter la pénombre, signe du mal, soulignant par là même la fidélité du peuple d’Israël veillant aux moments les plus sombres.
Le candélabre à sept branches, objet liturgique si essentiel à la foi d’Israël symbolise souvent avec l’Étoile de David l’identité juive. Symbole puissant, il revêt également plusieurs significations, dont la plus connue est celle rapportée par le prophète Zacharie :
Zacharie reste étonné devant la forme élaborée du candélabre. Alors, l’ange répond à Zacharie que ces sept lampes représentent les yeux du Seigneur qui inspectent toute la terre. Les deux oliviers dont les branches déversent une huile dorée pour la flamme symbolisent, quant à eux, deux hommes, le prêtre et le roi, qui seront candidats à l’onction.
C’est cette symbolique puissante de ces deux fonctions servant la lumière divine que retiendra le christianisme durant les premiers siècles de notre ère. Ces deux pouvoirs temporel et spirituel seront, en effet, appelés à une longue destinée jusqu’au Moyen Âge avec la papauté et la royauté. Aux siècles suivants, le candélabre demeurera pour le christianisme un symbole important de la Bible mais qui sera le plus souvent réinterprété dans les liturgies catholiques par les cierges d’autel…