La privation de messe pour les fidèles durant les confinements et la difficile reprise du culte ont confirmé "ce que l’on trouvait déjà dans les assemblées dominicales de la péninsule italienne : une indication alarmante du stade avancé du changement d’époque", s’est inquiété le pape François dans un message signé de son secrétaire d’État, Pietro Parolin, et lu à l’occasion de l’ouverture de la 71e Semaine liturgique nationale italienne, lundi 23 août 2021. Le pontife a appelé à trouver des pistes pour que la messe du dimanche sorte de la "marginalité" vers laquelle elle semble "inexorablement" précipitée.
Le pape François a tiré la sonnette d’alarme en matière de pratique dominicale, un an et demi après le début de la pandémie. Rappelant que la crise du Covid-19, dans sa phase la plus aiguë, avait "gravement affecté" la capacité d’assister à la messe du dimanche, il a souligné que les chrétiens avaient pu "explorer d’autres manières de nourrir la communion de foi et d’amour avec le Seigneur et avec leurs frères et sœurs".
Toutefois, cette "triste expérience du “jeûne” liturgique" a mis en évidence "l’importance de la divine liturgie pour la vie des chrétiens, qui y trouvent la médiation objective requise par le fait que Jésus-Christ n’est pas une idée ou un sentiment, mais une Personne vivante".
Dès lors, le Pape a demandé aux acteurs participants à la Semaine liturgique nationale italienne de chercher des solutions pour que "le dimanche, l’assemblée eucharistique, les ministères, le rite sortent de la marginalité vers laquelle ils semblent inexorablement précipités et retrouvent une centralité dans la foi et la spiritualité des croyants".
"Nous observons comment, dans la vie réelle des gens, la perception même du temps et, par conséquent, du dimanche lui-même, de l’espace, a changé", a analysé le pape qui voit dans ce phénomène des répercutions sur la vie de la communauté ecclésiale.
Il s’est par exemple inquiété de ne pas retrouver l’ensemble du peuple chrétien dans les églises. L’assemblée dominicale se trouve "déséquilibrée" en termes de présence générationnelle et d’homogénéité culturelle, a-t-il relevé.
L’évêque de Rome a cependant salué la récente publication de la troisième édition du Missel romain et la volonté des évêques italiens de l’accompagner d’une "relance vigoureuse" de la formation liturgique. Cela est de bon augure, a-t-il confié.