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Vices et vertus à l’école du pape François : la foi et l’infidélité

Foi

Allégorie de la Foi par Vermeer.

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Agnès Pinard Legry - publié le 20/08/21
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Dans un livre-entretien réalisé avec le prêtre Marco Pozza, aumônier de la prison de Padoue (Italie), le pape François revient avec justesse sur les sept vertus qui mènent au salut et les sept vices qui leur correspondent et qui aboutissent à la perdition. "Il y a des gens vertueux, il y a des gens vicieux, mais la majorité d’entre nous est un mélange de vertus et de vices", explique-t-il. "Certains sont doués pour une vertu, mais ont une faiblesse. Parce que nous sommes tous vulnérables". Aujourd’hui, la foi et l’infidélité. (5/7)

Première des trois vertus théologales, la foi, pour un chrétien, apparaît comme la plus évidente. Il s’agit de la vertu théologale "par laquelle le fidèle croit en Dieu et à tout ce qu’il a dit et révélé, et que la Sainte Église propose à croire, parce qu’Il est la vérité même", peut-on lire dans le Catéchisme de l’Église catholique (CEC, n° 1814). Mais elle est bien souvent pétrie de doutes ! "C’est parce que nous sommes humains et que la foi est un si grand cadeau que, lorsque nous le recevons, nous n’arrivons pas à y croire. Cela sera-t-il possible? Le diable nous fait douter, puis la vie, puis les tragédies : pourquoi Dieu permet-il cela ?", détaille le pape François dans son livre Vices et vertus.

Que les fidèles se rassurent : "Penser qu’on est abandonné par Dieu est une expérience de foi que beaucoup de saints ont faite, ainsi que beaucoup de gens aujourd’hui, qui se sentent abandonnés par Dieu, mais ne perdent pas la foi", souligne le Pape. Pour lui, il manque quelque chose au chrétien qui n’est jamais passé par ces états d’esprit, parce que cela veut dire qu’il se contente de ce qu’il vit. Les crises de la foi ne sont pas des manques de foi. Au contraire, elles révèlent le besoin et le désir d’entrer toujours plus profondément dans le mystère de Dieu. L’infidélité, le pendant vicié de la foi, "c’est l’attachement à des superstitions, à des voies de salut autres que celles de Dieu, qui se substituent à Dieu." "De nombreux chrétiens, qui ont pourtant reçu le don de la foi, ont la tentation de se chercher des idoles complémentaires", regrette encore le pape François. "Ils sont chrétiens, croient en Jésus-Christ, récitent le Credo ; pourtant, ils ont besoin d’une sorte d’issue de secours." "L’infidélité consiste à dire à Dieu : "Oui, je crois en toi, mais pour le cas où, je me garde une autre porte ouverte."", résume le Pape.

La foi, c’est la vie, c’est vivre l’amour de Dieu qui a changé notre existence.

Comment pratiquer la vertu de la foi ? "Quand la foi se concentre purement sur des formulations doctrinales, elle risque de ne parler qu’à la tête, sans toucher le cœur. Et lorsqu’elle se concentre uniquement sur le faire, elle risque de devenir moralisme et de se réduire à l’aspect social", détaille le souverain pontife. "Au contraire, la foi, c’est la vie, c’est vivre l’amour de Dieu qui a changé notre existence." Pratiquer cette vertu, c’est refuser d’être doctrinaire ou activiste mais, tout simplement, "poursuivre l’œuvre de Dieu à la manière de Dieu, dans la proximité : liés à Lui, en communion les uns avec les autres, proches de nos frères et sœurs."

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Vices et vertus. Entretiens avec Marco Pozza, pape François, Edb, juin 2021, 19 euros.

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