L’Église primitive a traduit le mot de « Pâque » par « passage », et elle a ainsi exprimé le chemin de Jésus Christ conduisant, à travers la mort, vers la vie nouvelle de la résurrection. C’est pourquoi la Pâque est devenue et reste pour nous une fête de pèlerinage.
Nous sommes des nomades et des pèlerins. C’est à partir de là que nous devons comprendre la terre, notre vie, notre ouverture aux autres. Nous sommes seulement des hôtes sur la terre. Cela nous oblige à nous souvenir de notre pèlerinage le plus secret, cela nous rappelle que la terre n’est pas notre but final ; nous sommes en chemin vers le monde nouveau, et les choses de ce monde ne sont pas ultimes ni définitives.
Quand nous savons que nous sommes nomades, c’est alors justement que nous devenons libres.
Celui qui se jette tête baissée dans le monde, celui pour lequel la terre est le ciel unique, celui-là fait de cette terre un enfer, parce qu’il en fait ce qu’elle ne peut être, parce qu’il veut y trouver ce qui est définitif et que, de cette manière, il exige quelque chose qui se retourne contre lui-même, contre les autres, et contre la vérité.
Au contraire, quand nous savons que nous sommes nomades, c’est alors justement que nous devenons libres, libres de l’avidité de l’avoir, libres les uns envers les autres et que nous nous découvrons responsables de la transformation de la terre, de telle manière qu’un jour nous puissions la remettre entre les mains de Dieu.
C’est une invitation constante à nous souvenir de notre dernier voyage et à ne pas oublier qu’un jour il nous faudra quitter tout ce que nous possédons.