On connaît "les navettes", ces fameux biscuits secs parfumés à la fleur d'oranger dont raffolent les Marseillais à la Chandeleur ! À ne pas confondre avec les autres "navettes", celles utilisées dans la liturgie et qui servent à contenir l'encens utilisé lors des encensements. Un petit objet étroitement lié à l'encensoir !
Sa forme spéciale, similaire à un petit bateau, lui a donné ce nom de "navette". Le plus souvent en métal, elle est généralement refermée par un couvercle à charnière recouvrant tout ou partie du contenant, et repose parfois sur un pied. Depuis le Xe siècle, une cuillère l'accompagne et se trouve parfois accrochée par une chaîne.
Le naviculaire, servant d'autel aussi appelé "porte-navette", est celui qui s'approche du prêtre pour lui apporter l'objet. Il accompagne le thuriféraire, un autre servant d'autel chargé de présenter l'encensoir. Les deux fonctions peuvent aussi être assurée par un unique servant.
Pour préparer l'encensement, le célébrant puise à trois reprises de l’encens dans la navette et le met dans l’encensoir sur des charbons maintenus chauds. Trois, pour signifier la Trinité divine. Seul, l'encens ne brûle pas et ne dégage aucun parfum. Il doit absolument être mis au contact de charbons ardents pour permettre s'exprimer. Cette chaleur intense évoque le cœur brûlant du Christ et le feu du Saint-Esprit.
Dans son utilisation liturgique, l'encens signifie à la fois la prière, le sacrifice et la purification. Les concrétions de gomme-résine de "l’arbre à encens" (Boswellia sacra) constituent la base de l'encens. D'autres matières peuvent s'y ajouter pour donner de subtiles variations aux parfums qu'il dégage.