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Emmanuel Macron contre un allongement du délai légal de l’IVG à 14 semaines

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Agnès Pinard Legry - publié le 02/07/21
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Dans une interview accordée au magazine "Elle" le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré ne pas être favorable à un allongement du délai pour avorter de 12 à 14 semaines. Une intervention surprenante à plus d’un titre.

Le président de la République est revenu sur la question de l’avortement dans un entretien accordé au magazine féminin Elle. Interrogé sur l’allongement du délai à l’avortement de 12 à 14 semaines, une proposition de loi rejetée par le Parlement en février 2021, il a déclaré n’y être "pas favorable". "Chaque année entre 4.000 et 5.000 femmes vont à l’étranger pour pouvoir le faire, mais c’est avant tout le signe d’un échec de notre prise en charge", assure-t-il. « Je mesure le traumatisme que c’est pour une femme d’avorter". Et il va même plus loin. À la journaliste lui rappelant qu’il peut le mesurer, certes, mais uniquement jusqu’à une certaine limite il lance : "Cela ne m’empêche pas de le mesurer avec beaucoup plus de respect que des gens qui pensent que ce n’est rien d’avorter à 16 semaines. Tous les gynécologues le disent, c’est plus traumatisant dans ces délais-là".

Je mesure [le traumatisme de l'avortement] avec beaucoup plus de respect que des gens qui pensent que ce n’est rien d’avorter à 16 semaines.

Que cherche donc Emmanuel Macron ? Quelques jours à peine après l’adoption définitive de la loi bioéthique qui ouvre notamment la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules et que lui-même a qualifié d’ "aboutissement majeur", il décide de revenir sur l’avortement. De là à y voir un gage donné à de potentiels électeurs échaudés par le vote du projet de loi bioéthique à quelques mois de la présidentielle, il n’y a qu’un pas.

Illustration du fameux « en même temps » d’Emmanuel Macron, témoignage de la "pensée complexe" du président ou calcul électoraliste, ses propos pourraient donner l’illusion d’un débat apaisé dans la majorité. Le président du groupe LREM à l’Assemblée, Christophe Castaner, n’a pas hésité à prendre le contre-pied d’Emmanuel Macron au micro de France info ce vendredi matin. "Nous savions qu'Emmanuel Macron n'y était pas favorable", a précisé Christophe Castaner. "Il nous arrive d'avoir des approches pas totalement identiques avec le président de la République, et nous en parlons ensemble", a-t-il continué.

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