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Le vote de la loi bioéthique, un “échec” démocratique pour l’Église qui demande un moratoire

Adoption du projet de loi bioéthique, 29 juin 2021.

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Agnès Pinard Legry - publié le 29/06/21
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Mardi 29 juin en fin d’après-midi, l’Assemblée nationale a définitivement adopté à 326 voix contre 115 le projet de loi bioéthique. Y voyant un "échec qui blesse notre démocratie", l’Église de France demande un moratoire.

Sans grande surprise et sous un tonnerre d’applaudissements, les députés ont définitivement adopté ce mardi 29 juin le projet de loi bioéthique. Voté à 326 voix contre 115, le texte ouvre notamment la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules. Il prévoit également une périlleuse réforme de la filiation et de l'accès aux origines, autorise l’autoconservation de gamètes pour des grossesses futures, assouplit considérablement la recherche sur l'embryon humain et ouvre enfin la possibilité de développer des chimères animal-homme.

Si certains ont salué la qualité des débats tout au long des deux dernières années et au cours des quatre lectures, d’autres ont dénoncé un passage en force du gouvernement et une loi particulièrement dangereuse. Le "large consensus" voulu par Emmanuel Macron sur ce texte semble est dans tous les cas écorné après le rejet pur et simple du projet de loi bioéthique, par le Sénat, en troisième lecture. La liberté de vote était de mise et la plupart des groupes politiques se sont partagés, même si la gauche s'est prononcée majoritairement pour, et la droite contre.

Cet échec est d’autant plus grave que la loi de bioéthique n’est pas une loi comme les autres.

"De façon claire, ce refus manifeste que deux manières de considérer l’être humain et sa dignité sont irréconciliables", a rappelé la conférence des évêques de France (CEF) par la voix de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. "Cet échec est d’autant plus grave que la loi de bioéthique n’est pas une loi comme les autres, puisqu’elle concerne la conception qu’on se fait de la dignité humaine et du respect que celle-ci engage chez tous".

Y voyant un "échec qui blesse notre démocratie", l’Église de France demande désormais un moratoire sur le texte afin de "donner du temps pour réfléchir collectivement en écoutant et en pesant les arguments des uns et des autres peut permettre l’émergence d’une pensée commune sur la dignité humaine, inséparable de la fraternité qui nous relie les uns aux autres car nous saurons ensemble que le plus petit comme le plus grand, le plus fragile comme le plus solide ont la même dignité du fait même qu’ils sont des êtres humains". Il s’agit là d’un socle indispensable "qui refondera notre pacte social et notre capacité de vivre ensemble dans notre nouvelle société gorgée de techniques et grevée par le virus de l’individualisme". Un recours auprès du Conseil constitutionnel de députés opposés à la loi pourrait retarder de quelques semaines sa promulgation.

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