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Persécutions au Burkina Faso : “La peur est légitime. Et l’espérance aussi”

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Sœur Marie-Cécile Kanzyomo.

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Religieuse de l’Immaculée Conception de Ouagadougou, au Burkina Faso, sœur Marie-Cécile Kanzyomo, a vu son pays plonger dans le chaos du terrorisme. Témoignage.Derrière une discrète paire de lunettes, le regard de sœur Marie-Cécile Kanzyomo, 63 ans, se pose sereinement sur ce qui l’entoure. Des yeux profonds et un visage empreint de douceur qui contraste avec la dureté de son témoignage. Religieuse de l’Immaculée Conception de Ouagadougou (Burkina Faso), elle a vu son pays sombrer dans la violence et le terrorisme.

Depuis 2015, ces attaques djihadistes ont fait plus de 1.100 morts et plus d’un million de déplacés dans le pays. Tout récemment, c’est le corps du père Rodrigue Sanon, prêtre du diocèse de Banfora (sud-ouest du Burkina Faso), qui a été retrouvé en pleine forêt. Des histoires tragiques comme celle-ci, sœur Marie-Cécile Kanzyomo en connaît beaucoup. Des laïcs, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Certains se sont confiés à elle, d’autres à ses sœurs. D’autres encore, ne sont plus là pour témoigner de ce qu’ils ont vécu. Mais elle les porte dans son cœur et dans ses prières et sa voix est devenue la leur.

Comment faire face à cela ? En vivant avec le peuple, en vivant l’espérance du peuple.

Ce vendredi 29 janvier, elle va témoigner lors de la Nuit des Témoins organisée par l’Aide à l’Église en détresse (AED) à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. “En tant que religieuse, nous vivons ces événements avec peur. La peur est légitime. Quand on apprend que les terroristes ont attaqué telle église, tel endroit, on se dit que la prochaine fois, ce sera peut-être nous”, confie-t-elle humblement à Aleteia. “Mais comment faire face à cela ? En vivant avec le peuple, en vivant l’espérance du peuple”. “Nous n’avons pas les moyens de lutter physiquement contre les terroristes. Mais nous avons la prière et c’est là notre plus grande force.”

Elle se souvient particulièrement de ce groupe de personnes, dont près de 70 enfants, qui avaient fui les attaques terroristes dans le nord du pays, abandonnant leur maison, leur champ, leur bétail, et qui se cachaient à une quinzaine de kilomètres de son couvent de Ouagadougou. “Nous sommes venus avec ce que nous pouvions, des vivres, du pain, des sardines, de l’eau”, se remémore la religieuse. “Nous avons pris un temps d’échange pour les réconforter, les soulager”. Au moment de repartir, les enfants se sont mis à jouer et à chanter. Un événement qui peut paraître insignifiant aux yeux de certains mais qui a profondément touché les religieuses. “Avec peu nous avons donné beaucoup de joie à ces enfants. Ces chants, c’est le signe qu’il ne faut pas s’arrêter et continuer à notre niveau, humblement mais sereinement”.


BURKINA FASO
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