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Mon conjoint ne fait rien comme il faut !

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Mathilde de Robien - publié le 17/06/20 - mis à jour le 18/04/21
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Faut-il le laisser faire, même s’il fait mal ? Tout contrôler, au risque de le rabaisser ? Tout faire soi-même, au risque de s’épuiser ? Conseils de Caroline Kruse, thérapeute de couple, pour redonner place à la confiance mutuelle au sein du couple.

Faut-il le laisser faire, même s’il fait mal ? Tout contrôler, au risque de le rabaisser ? Tout faire soi-même, au risque de s’épuiser ? Conseils de Caroline Kruse, thérapeute de couple, pour redonner place à la confiance mutuelle au sein du couple.

Combien de femmes disent tout haut, ou pensent tout bas : « Mon mari ne fait rien comme il faut », au point de stopper toutes velléités d’initiatives de leur conjoint ou de s’épuiser à force de ne plus rien déléguer du tout ? Caroline Kruse, conseillère conjugale et familiale, thérapeute de couple et auteur de la bande dessinée Il faut qu’on parle, 60 sujets à aborder en couple avant qu’il ne soit trop tard (Editions du Rocher), confie à Aleteia quelques pistes pour rétablir la confiance au sein du couple.

« Laissez faire, laissez passer »

La célèbre maxime, « laissez faire, laissez passer, le monde va de lui-même ! », attribuée à l’économiste Vincent de Gournay au XVIIIe et reprise par les partisans de la doctrine économique libérale, pourrait tout aussi bien s’appliquer à la maison en ce qui concerne la répartition des tâches. Caroline Kruse invite effectivement les femmes à prendre du recul par rapport à leur maîtrise dans tel ou tel domaine, et de laisser leur mari accomplir à leur manière la tâche dont il est chargé. Pour ce faire, elle conseille d’abord aux femmes « de s’interroger sur ce qui ressemble parfois à une volonté de contrôle, de maîtrise, à une exigence de perfection qui porte sur l’autre mais aussi sur elle-même ». Que signifie-t-elle ? A quoi renvoie-t-elle ? Pour la thérapeute, « l’inégale répartition des tâches ménagères vient parfois aussi des femmes elles-mêmes qui en font un enjeu de perfection ». Tout se passe comme s’il fallait être, dans la vie professionnelle, aussi performante qu’un homme, et dans la vie familiale, une femme d’intérieur et une mère de famille aussi remarquable que leur propre mère (ou en tout cas aussi remarquable qu’elles auraient souhaité qu’elle le fût), constate-t-elle.

Une question de confiance

La répartition et l’accomplissement des tâches dans le couple impliquent une question de confiance. « Confiance dans le fait que le conjoint la réalisera « du mieux qu’il peut, à sa manière, qui n’est pas forcément celle de l’autre », précise Caroline Kruse. Qu’il s’agisse de courses, de ménage ou de la scolarité des enfants, « repasser derrière est dévalorisant pour le conjoint et totalement contre-productif », souligne-t-elle. En effet, « se faisant rabrouer, il finira par ne plus avoir envie de rien faire ».



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Une « fabrique de la déception »

Repasser derrière, critiquer, anticiper les manquements, autant d’attitudes qui contribuent à engendrer de la déception chez l’un comme chez l’autre. Une spirale que Caroline Kruse nomme « une fabrique de la déception » : la femme s’attend à être déçue et le mari s’attend à être décevant. « Et c’est cette déception anticipée qui deviendra paradoxalement un enjeu pour chacun », remarque-t-elle. Par exemple, si on établit une liste de courses en pensant que l’autre va très certainement oublier quelque chose ou se tromper de produit, il est vraisemblable que cela se produira effectivement. De même, poursuit la thérapeute : « Quand on a besoin d’aide de la part de son conjoint, mieux vaut la lui demander plutôt que d’attendre qu’il ne vous la donne pas. Et le demander sur le moment et non après coup sous la forme d’un reproche rétrospectif comme « tu aurais quand même pu y penser ».

Les maris invités à oser et anticiper

A l’inverse de l’a priori féminin : « de toute façon, il ne fera pas comme il faut », existe aussi l’a priori masculin : « de toute façon, ça ne lui conviendra pas ». Conséquence de l’exigence de madame certes, mais qui peut parfois aussi devenir « un prétexte, plus ou moins conscient, de se décharger de ce qui ne lui plaît pas », analyse Caroline Kruse. Dans ce cas, exhorte-t-elle, « il faut qu’il accepte de ne pas se charger « que » des activités qui l’intéressent », comme le sport ou les jeux vidéo avec les enfants par exemple. En revanche, voici ce qui rééquilibrerait la balance : expérimenter une tâche avant de décréter qu’on en est incapable, se charger des tâches que l’on peut faire et pas seulement de celles qui plaisent, accomplir mais aussi anticiper les tâches dont on s’est chargé.

C’est en cassant ce rapport dominant/dominé que le couple pourra à la fois durer et se reconstruire autrement : « en prenant garde à ce que chacun trouve, dans la place qu’il occupe, le sentiment de sa valeur et de celle que son conjoint lui reconnaît », conclut la thérapeute.


ZMYWANIE
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Il faut qu’on parle, 60 sujets à aborder en couple avant qu’il ne soit trop tard, Caroline Kruse, Benoît Bastard, éditions du Rocher, novembre 2019, 16,90 euros.

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