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Management : « Le leader n’est pas à la tête de la communauté mais au cœur »

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Agnès Pinard Legry - publié le 28/11/19
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« Le leader est souvent perçu comme le meilleur d’entre nous mais c’est faux : c’est celui qui est capable d’entraîner les autres vers un but », assure à Aleteia Benjamin Pavageau, titulaire de la chaire de leadership de l’Ircom, en partenariat avec Turningpoint, et auteur de l’ouvrage « Développer vraiment son leadership ».« On ne naît pas leader, on le devient », assurait Warren Bennis, universitaire américain qui fut notamment le conseiller des présidents John Fitzgerald Kennedy, Lyndon B. Johnson, Gerald Ford et Ronald Reagan. « Nous devons devenir la personne que nous sommes capables de devenir et prendre plaisir à ce processus ». Si pendant longtemps l’image d’un leader né était dominante dans la société, ce n’est aujourd’hui plus le cas. Le leadership s’acquiert et s’apprend. Docteur en sciences de gestion et directeur de l’Executive Education de l’Ircom, Benjamin Pavageau vient de publier aux Éditions Vuibert Développer vraiment son leadership. Il revient pour Aleteia sur la nature du leadership et comment le don et l’engagement en sont le cœur.

Aleteia : Qu’est-ce qu’un leader ?
Benjamin Pavageau : Le leader est celui qui entre dans un processus consistant à entraîner d’autres personnes vers un but commun. Il s’engage totalement, montre qu’il y croit et suscite ainsi l’engagement réciproque d’autrui. Sa manière d’être joue dans cette capacité à entraîner les autres mais c’est surtout sa capacité à s’engager de manière authentique. On mélange d’ailleurs souvent la fonction du leader avec celui qui a l’autorité formelle comme le dirigeant. Mais on peut exercer du leadership dans toutes situations : c’est le cas d’un enseignant lorsqu’il transmet ses convictions, d’une mère dans sa propre famille, d’un ami… On peut très bien être leader pour un projet particulier, c’est-à-dire à un moment donné dans un contexte donné.


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Comment devenir un leader ? 
Le leader est souvent perçu comme le meilleur d’entre nous mais c’est faux. Le leader n’est pas forcément le meilleur mais celui qui est capable d’entraîner les autres vers un but. L’identité, la vocation de leader se développe à travers le temps et s’intègre dans le parcours de vie de chacun. Que ce soit dans son entourage ou dans son milieu professionnel, nous avons tous en tête des exemples de personnes qui nous inspirent. C’est ainsi que naît petit à petit le désir de s’engager, un désir qui dépasse notre projet personnel… À un moment donné cette identité, cette vocation se révèle. Parce que cette envie s’est construite sur l’identité, la personne en question va se sentir appelée, revêtue d’une mission, et elle va s’engager. Le leader se situe « au cœur » de la communauté et pas uniquement « à sa tête » comme on pourrait le croire. Il s’accomplit pleinement lorsqu’il achève son chef d’œuvre, à savoir créer une communauté de travail autour d’un but commun, dans laquelle la logique du don circule, le fameux « donner et recevoir » entre les personnes.

Le don a-t-il vraiment sa place dans le leadership ?
Bien sûr ! Le leadership passe par la logique du don, de la gratuité. C’est cette logique du don qui a fait de Nelson Mandela, Martin Luther King, Mère Teresa ou encore Gandhi des leaders. Quand un leader s’engage, il n’a aucune garantie que cela va marcher. En ce sens, il témoigne d’une certaine forme d’abnégation. Est leader celui qui a une relation authentique entre son parcours de vie, ses aspirations et le projet qu’il défend… Quand survient cette congruence, le processus de leadership se déclenche. Un leader enracine son identité et sa mission dans une histoire d’engagements et s’accomplit à travers le don pour un but commun, entraînant ainsi les autres dans son sillage. Le fait par exemple de donner des informations précieuses, de prendre un risque pour un collègue, est reçu avec gratitude et entraîne le désir de redonner. La logique du don a la force de développer aussi bien la personne que la communauté, deux réalités longtemps opposées par l’individualisme et le collectivisme.


JEANNE D'ARC
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Nous ne le sommes pas tous au sens où tout le monde n’est pas appelé à prendre des responsabilités mais nous sommes tous appelés à exercer du leadership à un moment donné de notre vie en s’investissant pour une cause.

Développer vraiment son leadership, Benjamin Pavageau, éditions Vuibert, août 2019, 24 euros.

En partenariat avec

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