Si vous voulez que votre compliment porte du fruit, prenez le temps, en quelques mots, de décrire les faits qui forcent votre admiration plutôt que de vous contenter d’un simple « bravo ». « L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante », écrivaient Rudolf Dreikurs et Vicky Soltz dans Le Défi de l’enfant. Encourager son enfant, ou son adolescent, l’aide à grandir : cela engendre chez lui confiance en soi et motivation. Un cercle vertueux valable aussi chez les adultes, au sein du couple ou dans la vie professionnelle. Pour rendre un compliment vraiment efficace, pour valoriser au mieux une réussite, partez des faits, usez de ce que Nathalie de Boisgrollier, auteur d’Élever son ado sans baisser les bras, appelle le « compliment descriptif ».
« Je te vois concentré, super ! », « Quel progrès ce dernier trimestre, bravo ! » « Tu as tenu ta parole, c’est important pour moi », « Excellente initiative, merci ! », sont autant d’exemples qui s’attachent à décrire l’objet du compliment. Le souligner, au lieu de juste dire merci ou bravo, renforce la valeur du compliment. L’enfant comprend que ce n’est pas une parole en l’air, qu’il s’agit d’un compliment juste et objectif. « Le compliment est une projection de notre pensée et de nos émotions sur notre ado. En ce sens, il risque de rendre notre ado dépendant de notre regard, de notre parole. Mais quand on utilise un compliment descriptif, en partant des faits, on libère l’ado de cet attachement émotionnel, on lui laisse le loisir de s’approprier ou non le compliment », explique la coach en parentalité.
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En revanche, inutile d’en faire trop ! Les encouragements doivent être mesurés, sans quoi ils ne seront plus crédibles. Ils doivent aussi être proportionnels à la réussite. « Si vous encouragez trop votre ado, si vous le faites sans motif précis et concret, vous risquez de passer totalement à côté de l’effet recherché. Votre enfant ne sera pas dupe. Il comprendra qu’il y a un manque de sincérité ou de profondeur dans vos mots ou dans votre démarche », souligne Nathalie de Boisgrollier.
Les faux compliments
« Beau travail, mais je suis sûr que tu peux mieux faire » en est l’exemple type. On cherche à encourager mais en réalité on diminue le mérite de l’enfant. L’auteur invite plutôt à réagir en deux temps : féliciter, puis, le lendemain, voire plusieurs jours plus tard, envisager les progrès à venir. « Cela crée une pression inutile, une exigence de toujours plus. Il vaut mieux commencer par souligner ce qui est déjà atteint. Une fois qu’on aura fêté dignement la réussite, il sera toujours temps de se projeter à nouveau vers l’avenir », précise-t-elle.