À l’occasion de la Toussaint, découvrez les critères établis par l’Église catholique pour déclarer une personne vénérable, bienheureuse ou sainte.
Si la canonisation est l’ultime et dernière étape pour accéder au statut de saint aux yeux de l’Église, les fidèles peuvent aussi avoir la chance d’être proclamés vénérables ou bienheureux. Et généralement, la plupart passe par ces deux étapes avant de devenir saint. Dans tous les cas, il faut remplir quelques conditions.
1ère étapedevenir vénérable
Tout commence par la “réputation de sainteté” d’une personne. Si celle-ci est établie, l’Église peut la nommer “serviteur de Dieu”. Ensuite, une enquête, confiée à un postulateur, est ouverte afin de recueillir les témoignages et écrits confirmant la réputation de sainteté. Généralement, un délai de cinq ans est requis à partir du décès de la personne afin de vérifier que sa “réputation” ne soit pas “passagère”.
Lire aussi :
Le « saint au marteau », un missionnaire désormais vénérable
Le dossier est envoyé ensuite à la Congrégation pour la cause des saints pour étudier le dossier. Celle-ci va vérifier “l’héroïcité des vertus” qui désigne les efforts réalisés par la personne en vue de devenir meilleure, d’accueillir la grâce de Dieu, de pratiquer la charité, de se conformer à l’Évangile et d’être fidèle à l’Église. Le dossier passe ensuite aux mains du promoteur de la foi qui en reprend l’examen avec pour mission de rechercher ce qui a pu être laissé, oublié ou qui serait défavorable au candidat. C’est “l’avocat du diable ». Si le dossier est validé, le fidèle est alors déclaré “vénérable”. En 2014, Marthe Robin, mystique catholique française, fondatrice des Foyers de Charité, a été proclamée « vénérable » par le pape François.
2e étapeêtre bienheureux
Pour devenir “bienheureux”, le vénérable doit, en plus des critères déjà énoncés, avoir effectué un miracle reconnu. Depuis 2017, le pape François a également ouvert une nouvelle voie pour devenir bienheureux puis éventuellement saint : offrir sa vie pour sauver celle des autres. Cette voie qui repose sur “l’héroïcité du don de soi” se différencie ainsi de “l’héroïcité des vertus”. Cette nouvelle définition pourrait notamment s’appliquer à Chiara Corbella, une jeune Italienne dont le procès en béatification est en cours à Rome. Enceinte et malade, elle avait refusé le traitement qui aurait menacé la vie de son enfant.
3e étapeêtre saint
Enfin, pour être proclamé saint, deux miracles reconnus sont nécessaires. Une enquête est menée sur la base du dossier médical et les critères sont très stricts. En 2016, le pape François a canonisé deux français, Salomon Leclercq, religieux des Frères des écoles chrétiennes et Élisabeth de la Trinité, une religieuse carmélite dont les écrits sont connus à travers le monde.
Lire aussi :
Mais au fait, combien y a-t-il de saints ?
ExceptionsLa voie équipollente et le martyr
Quelques exceptions existent cependant. Le pape peut ainsi décider de déclarer “bienheureux” ou “saint” une personne qui n’a pas accompli de miracles en se basant uniquement sur “l’héroïcité de ses vertus” et son culte rendu depuis un “temps immémorable” . C’est ce qu’on appelle la voie “équipollente”. Ce fut notamment le cas pour le pape Jean XXIII, canonisé par le pape François sans obtention d’un second miracle.
Lire aussi :
Être béatifié sans miracle, c’est rare mais possible !
La troisième voie la plus rapide est celle des martyrs, tués en haine de la foi. Un martyr est généralement déclaré bienheureux et n’a pas besoin d’un premier miracle pour obtenir ce statut. Pour sa canonisation, un second miracle est généralement requis mais, là encore, des exceptions existent. Par exemple, le pape François a canonisé en mars 2017 les 30 martyrs du Brésil assassinés en 1645 par les hollandais et communautés indiennes protestantes.