Pour la sixième année consécutive, l’Œuvre d’Orient organise une Journée du Patrimoine oriental. L’occasion de découvrir les neuf églises orientales qui peuplent la capitale. Parmi les plus remarquables, Saint-Julien-le-Pauvre, qui accueille la communauté grecque melkite catholique. Nichée au cœur du quartier latin, Saint-Julien-le-Pauvre (Ve arr.) est l’une des plus charmantes églises de la capitale. C’est aussi la plus ancienne église de Paris. Construite à la même époque que la cathédrale Notre-Dame, à la fin du XIIe siècle, elle a connu de nombreux remaniements au cours de l’Histoire mais quelques éléments datent toujours de cette période.
Dédiée à saint Julien l’Hospitalier, dit le pauvre, l’église actuelle a été construite par les moines clunisiens du prieuré de Longpont-sur-Orge avant d’être donnée à l’Hôtel-Dieu qui l’utilise comme simple chapelle de l’hôpital. Entrepôt à la Révolution française, il faudra attendre presque un demi siècle avant que sa vocation spirituelle ressuscite. Au milieu du XIXe siècle, un prêtre réfléchit à créer une paroisse grecque catholique melkite à Paris. C’est chose faite en 1888. Saint-Julien-le-Pauvre est alors réaffectée au culte et les messes y sont célébrées selon le rite de saint Jean Chrysostome.
Une grande iconostase restaurée en 2012
Si architecturalement Saint-Julien-le-Pauvre ne ressemble en rien à une église orientale, le style roman et gothique étant largement dominant, la grande iconostase aménagée à l’entrée de l’abside évoque à elle seule le rite qui y est célébré. Restaurée en 2012, cette grande cloison où sont peintes des icônes, et qui sépare le sanctuaire de la nef, a été réalisée à la fin du XIXe siècle par un ébéniste de Damas en Syrie. Endommagée dans les années 1950 par le recteur de l’époque — qui souhaitait voir davantage l’abside — la cloison avait perdu la partie la plus importante de sa structure : le rang supérieur représentant les apôtres entourant le Christ.
En 2011, onze des treize icônes supprimées sont retrouvées et les parties manquantes restaurées par des professionnels du patrimoine. Mgr Charbel Maalouf, qui a signé l’introduction d’un ouvrage consacrée à l’iconostase, déclarait à propos de cette œuvre : “Elle transporte l’âme vers ceux qu’elle représente : un saint, la Vierge Marie, le Christ. Et invite, en filigrane, tout spectateur, à devenir lui-même une icône vivante qui reflète Jésus. C’est-à-dire à transmettre, par son action et son image, le message de l’Évangile”. Rendez-vous le dimanche 26 mai pour une présentation de l’église et des melkites à 10h30 et à 17h30.