Alors qu’Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy se rendront ce dimanche 31 mars en Haute-Savoie, au plateau des Glières, pour commémorer le 75e anniversaire des combats au cours desquels une centaine de résistants furent tués, Aleteia vous propose de (re)découvrir qui était Tom Morel, héros du maquis des Glières.La vie de Tom Morel se termine tragiquement, en 1944, après plusieurs années d’une lutte courageuse contre l’occupant allemand. Né en 1915, fils de grands bourgeois lyonnais, le futur chef du maquis des Glières reçoit une éducation catholique au cours de laquelle le scoutisme éveille, dans l’esprit du jeune homme, cette soif d’aventure qui l’animera jusqu’à la fin de sa vie. Les années d’adolescence révèlent ainsi un jeune garçon sportif, sérieux, brillant dans ses études, passionné par la lecture de grands écrivains comme Ernest Psichari, Charles Péguy ou bien encore Charles de Foucauld. Des auteurs qui, avec d’autres, ont façonné les belles âmes de nombres de héros français de la Première et Seconde Guerre mondiale.
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Sa passion pour l’Armée et ses rêves de gloire l’amènent à entrer à l’École militaire de Saint-Cyr dans l’objectif ambitieux d’intégrer, en 1935, l’élite des officiers français. Il regagne ensuite une unité de chasseurs alpins dans laquelle son charisme s’impose à tous. Comme des millions de Français en 1939, le destin de Morel bascule lors de la déclaration de guerre à l’Allemagne. C’est au cours de cette année tragique que commence le récit de cet album scénarisé par Jean-François Vivier sorti aux éditions du Rocher.
Le jeune officier et ses chasseurs se retrouvent sur le front secondaire des Alpes face aux Italiens. C’est donc dans ces montagnes, face aux troupes italiennes, qu’il va réaliser ses premiers exploits militaires. Son intrépidité et son sens du commandement sont très bien illustrés dans la première partie de l’ouvrage. Il s’y révèle et y prend un certain plaisir comme le montrent ces mots destinés à sa femme : « La guerre de montagne est assez drôle. Du cache-cache à 3.000 mètres dans les rochers et glaciers. Du sport ! ». Toutefois, l’Armistice met fin à la guerre alors que, dans les Alpes, les Français restent invaincus. Même s’il a cru un temps au maréchal Pétain après l’Armistice, son refus de la défaite va l’amener à rejoindre les rangs de l’Armée secrète qui se met partout en place à travers le pays.
Son charisme et ses compétences en tant que chasseur alpin vont le conduire à prendre le commandement du plus grand maquis français de la guerre. Il y fait preuve d’un sens du commandement, de l’organisation et d’une intransigeance de caractère qui permettent à cet assemblage d’hommes disparates de devenir une force unie, de plus en plus menaçante pour l’occupant allemand. Malheureusement, au cours d’une opération menée à Entremont contre l’autorité de Vichy, il est lâchement abattu par un officier pétainiste.
La bande dessinée évoque avec le souci du détail tous les aspects de la vie de ce héros, et ne manque pas de montrer aussi cette profonde spiritualité qui l’a accompagné tout au long de sa vie. Un ouvrage à retenir par cette valorisation d’une belle figure de notre histoire, véritable incarnation de valeurs héroïques et patriotiques. Les auteurs donnent ainsi par ce livre un modèle édifiant à destination de la jeunesse. On regrettera toutefois, malgré la belle ambition de l’ouvrage, une certaine confusion narrative qui ternit un peu les qualités graphiques des dessins. Un dossier historique complémentaire avantage cependant l’ouvrage et renforce, de manière pertinente, sa dimension pédagogique.
Tom Morel Vivre libre ou mourir, Éditions du Rocher, Pierre-Emmanuel Dequest et Jean-François Vivier, 52 pages, 14,90 euros