Liée aux principes de la société de consommation, l’obsolescence culturelle est plus perfide que l’obsolescence programmée. Nombreux sont ceux qui ont entendu parler de l’obsolescence programmée, qui consiste à réduire délibérément la durée de vie d’un produit afin d’entraîner le consommateur à acheter à nouveau. En revanche, on connaît nettement moins le concept de l’obsolescence dite culturelle, ou esthétique. Plus psychologique et insidieuse que que la première, elle incite le consommateur à laisser de côté des produits en parfait état de fonctionnement pour les remplacer par des objets neufs pour des raisons de goût, de mode ou de design, bien entendu largement influencées par le marketing, ses désirs étant alimentés par une offre variée et qui se renouvelle très rapidement.
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Les marques de vêtements, de chaussures, d’objets connectés, ne cessent d’inciter pernicieusement leurs cibles à s’engager dans la course infernale de la surconsommation. Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), 88% des Français changent leur smartphone avant même qu’il ne tombe en panne. Et selon la WWF, la consommation mondiale de vêtements a doublé entre les années 2000 et 2014. En moyenne globale, chaque personne achèterait cinq kilos de vêtements par an, sachant qu’en Europe et aux États-Unis, la consommation est trois fois plus élevée qu’ailleurs.
“L’illusion d’un bonheur éphémère”
Quelle réponse face à cela et comment sortir de l’engrenage ? Une vidéo parue ce mois-ci invite le consommateur à adopter le principe des “5 R” : Refuser d’acheter toujours plus, Réparer ses appareils, Réemployer en donnant ou en vendant, Recycler les appareils les plus polluants, Réutiliser en favorisant l’économie circulaire. Elle invite également à acheter des produits robustes. Dans J’arrête de surconsommer, de Marie Lefèvre et Herveline Verbeken (Eyrolles, mars 2017), les auteurs expliquent la vacuité de cette consommation débridée : “On nous fait croire que posséder tel ou tel objet nous rendra heureux, qu’il renverra une image de nous-mêmes [au choix] plus à la mode, plus performant, plus beau, plus cool, plus sûr de soi. Mais c’est juste une image. Cela nous apporte seulement l’illusion d’un bonheur qui est éphémère et déconnecté de nous-mêmes. Dans ce schéma, nous avons toujours besoin d’autre chose pour être heureux ». L’objectif n’est pas de culpabiliser mais de réfléchir sereinement à son mode de consommation afin de l’améliorer si nécessaire.
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