La nature est bien faite, et c’est peu de chose que de l’affirmer, lorsque l’on prend conscience de la manière dont les processus biologiques et physiologiques fournissent une aide précieuse à l’homme en général, et à la femme allaitante en particulier. L’allaitement déclenche la sécrétion de deux hormones principales : l’ocytocine et la prolactine. L’ocytocine provoque le réflexe d’éjection du lait, tandis que la prolactine en commande sa production. Mais ce ne sont pas leur seule et unique fonction.
Une hormone pour récupérer au maximum
Incroyable mais vrai, le grand concepteur du corps humain a eu une pensée particulière pour les mères réveillées en pleine nuit par leur nourrisson affamé ! Il a donné à la prolactine la vertu d’accélérer le passage au sommeil, ce qui permet de se rendormir presque instantanément après une tétée. De plus, cette hormone favorise un sommeil profond, aidant ainsi à récupérer au maximum.
L'allaitement pour instaurer un climat serein
L'ocytocine, sécrétée pendant les tétées, crée un climat de détente et d’apaisement, particulièrement propice au repos et à la somnolence. L'endorphine, hormone dite du "bien-être" provoque un effet euphorisant. Les deux hormones conjuguées créent un sentiment de sérénité chez la mère, alors moins soumise aux pensées négatives. Il semblerait en effet que la prévalence de la dépression soit plus basse chez les mères allaitantes, d’autant plus que l’allaitement insufflerait à la femme un sentiment d’accomplissement et de compétence.
Favoriser l’attachement de la mère à l’enfant
L’ocytocine favorise également l’attachement de la mère à son enfant, cet amour instinctif inconditionnel et ce souci de prendre soin de lui. « Lorsque l’enfant paraît, la mère et le père ne sont pas encore attachés à leur enfant », explique le professeur René Ecochard, chef du service de biostatistique des Hospices de Lyon lors du colloque "Le temps de la femme" organisé mi-juin à l'Institut catholique de Toulouse. « Bien sûr, cette naissance était attendue, et l’enfant est maintenant là, mais tout reste à faire pour qu’un lien joyeux relie l’enfant à sa mère et à son père. Ce lien va se développer au cours des semaines à venir. Bien entendu, précise-t-il, une privation de l’allaitement n’empêche pas totalement que la mère s’attache à son enfant, et qu’elle soit une bonne mère, mais la mère ne bénéficie alors pas de l’aide précieuse prévue par la nature, aide constituée par l’imprégnation par l’ocytocine et les autres hormones sécrétée lors de l’allaitement. »