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Dans les coulisses du chef-d’œuvre “Léon Morin, prêtre”

MARLON BRANDO

Leon Morin pretre, 1961 , Jean Pierre Melville.

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Louise Alméras - publié le 20/10/17 - mis à jour le 06/09/21
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Décédé lundi 6 septembre à l'âge de 88 ans, Jean-Paul Belmondo avait majestueusement interprété le rôle du père Léon Morin dans le film de Jean-Pierre Melville adapté du livre de Béatrix Beck sorti en 1952.

Prix Goncourt de l’année 1952, Léon Morin, prêtre est d’abord un roman de Beatrix Beck, quelque peu autobiographique. Le réalisateur Jean-Pierre Melville s’en empare pour le porter à l’écran neuf ans plus tard. L’histoire d’une jeune veuve athée et ancienne communiste au début de la seconde guerre mondiale lui rappelle sa propre histoire et l’amène à signer l’un des ses chefs-d’œuvre, loin de son univers habituel.

En 1959, Jean-Pierre Melville et Jean-Paul Belmondo se croisent pour la première fois dans un escalier, sur le tournage du film de Godard À bout de souffle, dans lequel le réalisateur a accepté de jouer un rôle. C’est ce film qui révèle l’acteur au grand public. Mais c’est sur un autre tournage, celui de La Ciociara de Vittorio De Sica, que Jean-Pierre Melville parviendra à convaincre Jean-Paul Belmondo d’incarner Léon Morin dans son film. Personnage éloigné du tendre voyou ou du héros actif et malicieux auxquels il est habitué, Jean-Paul Belmondo accepte d’endosser la soutane.

Pour le personnage féminin de Barny, qui mène le point de vue du film, il choisit Emmanuelle Riva espiègle, belle et dramatique, repérée dans le film Hiroshima mon amour. Le film durait initialement trois heures. Mais il n’en est resté que la moitié pour le format de projection en salles.

Le réalisateur est athée et s’en revendique, pourtant la portée spirituelle du film ne fait pas défaut dans son film, bien qu’il insiste sur le rapport de séduction et l’amour impossible entre les deux protagonistes. La trame est donc soutenue par ce rapport guidé par le désir, mais Dieu gagne la partie, avec un Léon Morin résolu à ne pas se détourner de Lui.

Ce qui fit d’ailleurs écrire à François Mauriac dans le Figaro littéraire de novembre 1961 : "La grâce s’imite donc, me disais-je. Qu’un bon acteur (Belmondo) puisse devenir n’importe quelle créature, entrer dans toutes les peaux, je le savais. Mais ici il fallait devenir ce saint qui ne sait pas qu’il est saint et qu’il fût en même temps ce garçon aimé d’une jeune femme et qui sait qu’il est aimé".

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Léon Morin, prêtre, par la subtilité des dialogues et une mise en scène impeccable, n’a pas pris une ride concernant la dévotion des prêtres et les enjeux de leur vocation dans un monde soumis aux tribulations et à l’absence de Dieu.

Toujours paré d’un Stetson et de Ray-Ban sur les plateaux de tournage, ainsi que de sa mauvaise humeur, Jean-Pierre Melville se chamaillait souvent avec Jean-Paul Belmondo avec qui il a tourné trois fois. Un jour, le comédien lui fit savoir qu’il l’agaçait sur le tournage d’un autre film. Deux ans après Léon Morin, le chouchou des Français plaque au sol le réalisateur et quitte le plateau de L'Aîné des Ferchaux juste après. Les deux hommes se sont réconciliés plus tard, à l’occasion d’un match de boxe, un an avant la mort du cinéaste le 20 octobre 1972, qui aurait eu cent ans aujourd’hui.

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En 2016, Nicolas Boukhrief a renouvelé l’adaptation cinématographique de Léon Morin sous le titre La Confession. Un franc succès grâce au casting inattendu tenu par Marine Vacht et Romain Duris.

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