Au cours de sa visite au Japon, le préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, le cardinal Fernando Filoni, s’est recueilli devant le Mémorial de la paix et de la bombe atomique.À Hiroshima, Dieu “n’a pas oublié l’homme, ne s’est pas caché, mais y habite (…) et le Christ crucifié, du haut de ce nouveau Golgotha, continue de mettre en garde tous les peuples”, y compris ceux qui, au nom des religions, “fomentent la haine, les divisions et les guerres”, a déclaré le cardinal Fernando Filoni, préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, au quatrième jour de sa visite pastorale au Japon (17-26 septembre). Hiroshima « est le lieu où le Christ a renouvelé Son sacrifice au XXe siècle », a-t-il insisté.
Après Fukuoka et Nagasaki, rapporte l’agence Fides, le cardinal s’est rendu le 20 septembre à Hiroshima où il s’est recueilli devant le mémorial de la paix et de la bombe atomique puis a rencontré les prêtres, les religieux et les fidèles de l’archidiocèse — un territoire de sept millions d’habitants, pour seulement 20 000 baptisés — avant de célébrer une messe à la cathédrale. Trois rendez-vous qui ont donné au représentant du Pape l’occasion de rappeler “la vocation spirituelle universellement reconnue” de la ville japonaise.
Dieu ne s’est pas arrêté aux portes du Japon
Mais aujourd’hui “le Christ est-Il connu ici ? A-t-Il une place ? A-t-Il un salut à proposer ? Le Royaume de Dieu y est-il annoncé ?”, s’est-il interrogé, en encourageant prêtres, religieux, religieuses, fidèles consacrés et laïcs, de ce diocèse à “un nouvel élan missionnaire”. Le peuple japonais, a-t-il poursuivi avec force, ne saurait être exclu “de la gloire, de la grâce et de la vérité apportées par le Christ, c’est impossible (…) Dieu ne s’est pas arrêté aux portes de ce pays, qui, bien que noble et cultivé, attend le Royaume de Dieu”.
L’annonce de l’Évangile, insistera-t-il plus tard pendant la messe, “n’est pas un endoctrinement, ni une imposition ou une volonté de forcer les esprits et les cœurs”, et y adhérer ne relève pas d’un “prosélytisme idéologique” mais d’une “attraction” qui s’accompagne d’une “liberté intérieure” propre à ceux qui “se découvrent être des enfants de Dieu”, comme disent les enseignements de Pape Benoît XVI et du pape François, relève l’agence des Œuvres pontificales missionnaires dans le monde (OPM).
Sur les pas des martyrs japonais et coréens
Au Japon, comme en Corée, a souligné le cardinal Filoni, nombreux furent les témoignages de sang des martyrs. “Comme Jésus fut victime de la haine et de l’injustice, de même les martyrs de ce pays furent victimes d’une haine ne reposant sur aucun juste motif”, a-t-il rappelé. Mais aujourd’hui, la mentalité séculière, l’hédonisme, l’indifférence, l’idolâtrie du bien-être et de l’argent… ne sont pas “de moins graves empêchements” à la diffusion de l’Évangile que ceux connus lors de la première annonce – il y a quatre siècles et demi — qui « fut combattue et déchaîna des persécutions”, a-t-il souligné. Oui, aujourd’hui encore, au Japon, annoncer la Bonne nouvelle “représente une œuvre de charité très élevée et ceux qui accueillent le message de l’Évangile avec bonne volonté sont toujours motifs de joie et d’action de grâce au Seigneur”.
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