De récentes recherches ont montré que la décision de quitter l’Église est souvent prise entre 10 et 17 ans. Comment aider nos ados à raviver leur foi pendant cette période charnière de leur vie ?Beaucoup d’entre nous frémissent rien qu’à penser à l’adolescence : les choix vestimentaires douteux, les rapports sociaux explosifs, la pression pour changer rapidement le monde et les ascenseurs émotionnels. Nous devons aussi reconnaître que c’est une période de changements majeurs où nous mûrissons de manière extraordinaire. Cette période de transformation remarquable et d’émotions fortes est idéale pour planter les graines d’une relation adulte et réelle avec Dieu.
Le Centre de recherche appliquée de l’apostolat américain (Center for the Applied Research in the Apostolate, CARA) a récemment publié les résultats d’une enquête qui cherchait à savoir pourquoi et comment les jeunes quittent l’Église. Près des deux-tiers des personnes intérrogées ayant abandonné leur foi catholique ont déclaré avoir pris leur décision entre 10 et 17 ans. 13 % seulement ont affirmé qu’ils pourraient réintégrer l’Église un jour.
Voici plusieurs années que je travaille comme catéchiste pour les classes de 4ème, et les parents d’adolescents me posent toujours la même question : comment peut-on encourager la foi vacillante de notre enfant à s’épanouir ?
1. Commencer par montrer l’exemple
Vous aurez des difficultés à stimuler la foi et le culte de votre adolescent, si vous n’entretenez pas votre propre bien-être spirituel. Alors priez chaque jour et parlez honnêtement à Dieu de vos joies, de vos peines et de vos écueils. On vous a confié l’incroyable tâche de guider votre enfant dans la vie et de lui montrer le chemin de la foi, alors pourquoi ne pas Lui demander Son aide pour y parvenir ? Et ne laissez pas de côté votre compagnon. Discutez fréquemment avec votre conjoint de la responsabilité partagée de guider votre famille.
Asseyez-vous et réfléchissez ensemble, aux manières d’approfondir la foi au sein de votre foyer. Vous pouvez tout simplement lire tous ensemble une fois par semaine, ou créer une jolie affiche avec vos versets préférés et la mettre sur le frigo.
2. Chacun doit se sentir concerné par la foi
Le manque d’intérêt est l’un des principaux obstacles à la foi de votre adolescent. Votre enfant peut rencontrer des difficultés pour comprendre le contexte de certains textes de l’Écriture ou pour s’identifier à des sermons destinés aux adultes, quand lui a la vie personnelle et spirituelle d’un adolescent.
Vous pouvez l’aider à rendre la Bible vivante en soulignant certains psaumes, qu’il pourra choisir pour prier en fonction de ses humeurs et des occasions. Racontez-lui des récits d’amitié quand il se sent seul, des histoires de saints qui ont échoué quand il a besoin qu’on lui remonte le moral, et faites même allusion à des passages drôles quand il a besoin de rire ! Montrez-lui que ces lectures peuvent occuper une vraie place dans sa vie.
Posez à votre enfant des questions ouvertes sur sa journée, sur ses difficultés, et sur ce qu’il pense de l’actualité. Puis écoutez réellement ses réponses. Demandez-lui, comment selon lui, Jésus aurait réagi dans la même situation. Si votre enfant est ouvert à votre contribution, vous pouvez partager une de vos expériences ou un verset pertinent de la Bible.
3. Encourager l’adolescent à rejoindre un groupe de pairs
Même si vous voulez que la voix de Dieu et la vôtre soient les seules à arriver à ses oreilles, comprenez aussi que ses pairs et des adultes influents jouent un rôle significatif dans sa vie. Au lieu de lutter contre l’impact de sources extérieures, travaillez avec elles. Une nouvelle perspective peut parfois nous sortir de la suffisance et réveiller notre âme endormie.
Encouragez votre enfant à joindre une classe ou un groupe de votre église ou d’une église proche. Permettez-lui de s’immerger dans une retraite pour adolescents. Croyez au pouvoir des groupes en ligne ! Donnez la permission tacite à votre enfant de garder secrètes les discussions sur la foi qu’il a avec ses pairs, ses enseignants, les membres des clubs et ses amis.
4. Donner une certaine liberté d’expression
Les prières sont personnelles, laissez donc une certaine latitude à votre enfant pour qu’il développe sa propre approche. Présentez-lui différentes formes de prières, comme les musiques chrétiennes, et voyez ce qui l’intéresse !
N’hésitez pas non plus à bousculer votre propre routine en vous rendant à une nouvelle église proche de chez vous pour partager avec votre enfant de nouveaux styles de prières et de musique, tout en rencontrant de nouvelles personnes. Demandez-lui de les comparer et de vous donner son avis honnête sur les styles de prières et de culte. Nous passons tous par des phases différentes dans notre vie spirituelle, ne soyez donc pas surpris par les transitions de votre enfant, qui peut passer d’un style traditionnel de prières à un style plus moderne. Il peut aimer aussi des hymnes contemporains ou tomber amoureux des chants grégoriens. Vous pouvez d’ailleurs comprendre pourquoi cela peut plaire à un adolescent lunatique et imprévisible !
Plus vous invitez votre enfant à façonner la manière dont votre famille prie et célèbre les fêtes religieuses, plus il sera enclin à participer à ces activités. Laissez-le animer une prière familiale, choisir une lecture, ou proposer une nouvelle tradition de Noël.
5. L’inspirer à donner
L’une des meilleures façons de montrer à votre enfant l’impact de la foi sur le monde réel est de faire des bonnes actions et de créer un lien étroit avec votre cercle social. Au lieu de protéger votre enfant de la souffrance des personnes dans le besoin, laissez-le être témoin d’une partie de cette souffrance afin qu’il ressente dans son cœur le désir de les aider. C’est facile pour les adolescents, et nous tous de s’enfermer dans leurs propres besoins et problèmes, alors offrez-lui une nouvelle perspective (en fonction de son âge, bien sûr).
En travaillant dans une organisation de charité, il peut se découvrir une nouvelle passion ou même avoir une meilleure compréhension de son rôle dans le projet de Dieu. N’oubliez pas cependant que vous devrez certainement le conduire à toutes ces activités, donc pensez au covoiturage avec les autres parents…
Rappelons la célèbre histoire de Sainte Monique, la mère de Saint Augustin, qui était excédée car son fils avait abandonné sa foi et ne voulait pas l’écouter. On lui a donné ce sage conseil : « Parlez moins à Augustin de Dieu et parlez plus à Dieu d’Augustin. » Grâce aux prières de Monique, Augustin devint un fervent chrétien, dont les paroles sont encore lues aujourd’hui.
Si les prières de Monique ont porté de tels fruits, imaginez ce que vos prières sincères et vos efforts affectueux peuvent accomplir pour vos propres enfants !