Pour vivre la seconde moitié du carême dans les meilleures dispositions de l’âme, l’Église se fait bienveillante à notre égard. Elle octroie une merveilleuse pause avec le dimanche de Laetare, célébré cette année le dimanche 19 mars. C’est le dimanche de la joie. Laetare, en latin, est l’impératif du verbe « se réjouir ». Il est issu du texte de l’introït de ce jour :
Lætare Jerusalem, Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez.
Soyez dans la joie et l’allégresse, vous qui étiez dans la tristesse, afin d’exulter et d’être rassasiés aux mamelles de votre consolation.
Des ornements liturgiques roses
Le carême exige la sobriété des autels (pas de fleurs) et pas de musique. Orgue et cloches restent silencieux pour associer les églises à la pénitence des fidèles. Ce dimanche-là, pourtant, tout est de nouveau permis le temps d’une messe, pour laisser entrevoir aux fidèles la joie du Christ prochainement ressuscité.
Les ornements liturgiques et l’aube du prêtre sont roses pour l’occasion, ce qui n’arrive que deux fois par an : au dimanche de Laetare et au dimanche de Gaudete (mi-Avent). Le rose est ici une combinaison des ornements violets (ceux de la pénitence) et des ornements blancs (ceux des grandes fêtes). Le rose, teinte plus claire, marque l’adoucissement de la pénitence par la joie de la fête à venir. L’association de ces deux couleurs rappelle toutefois que la réjouissance est temporaire et que le carême n’est pas clos. D'ailleurs, on ne chante pas d’Alleluia ce jour-là car c’est un cri de joie que l’on se réserve pour la résurrection du Sauveur.