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Dimitri Casali : “Il est difficile de compter sur l’école pour transmettre l’Histoire de France à nos enfants”

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Charlotte d'Ornellas - publié le 21/10/16
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Un nouveau manuel scolaire pour ne pas rougir d’être Français.

Saviez-vous que “mettre sa main au feu” est une expression sortie tout droit du Moyen-Âge ! Elle renvoie en effet à “la pratique judiciaire de l’ordalie” nous apprend le nouveau livre, Notre Histoire , de Dimitri Casali. À l’époque, “pour prouver son innocence, un accusé devait tenir dans sa main une barre de fer rougie au feu. Si elle n’était pas brûlée, il était déclaré innocent”. C’est le genre d’anecdotes dont tout le monde raffole et que l’on trouve nichées dans les dernières pages de chaque chapitre de ce nouveau livre d’histoire destiné aux enfants… comme à leurs parents !

Un bel ouvrage pour transmettre l’Histoire de France

De magnifiques peintures, des exercices très ludiques, des cartes et des chronologies, d’amusantes anecdotes pour éveiller la curiosité, des extraits littéraires et des jeux : ce sont les atouts majeurs de ce manuel qui reprend chronologiquement toutes les périodes de l’Histoire de France. Pourquoi ce nouvel ouvrage quelques jours après la sortie d’un premier manuel destiné aux écoles de France ? “C’est malheureux mais il est difficile aujourd’hui de compter sur l’école alors je m’adresse aux familles pour qu’elles transmettent notre Histoire de France à leurs enfants », répond Dimitri Casali.

Une Histoire bien souvent malmenée

La récente sortie de Nicolas Sarkozy sur “nos ancêtre les Gaulois” et les réponses qui ont suivi l’ont encore prouvé : si les Français restent nombreux à se passionner pour l’Histoire, cette dernière est malheureusement méconnue et bien souvent malmenée à des fins idéologiques. Dimitri Casali n’est pas le premier à faire ce constat en cette énième rentrée des classes, mais il est l’un de ceux qui y répondent très concrètement.

L’avantage indéniable de ce livre est son respect des programmes scolaires officiels : les familles peuvent ainsi approfondir ou rééquilibrer l’apprentissage de notre histoire sans perdre leurs enfants dans leur parcours scolaire.

L’autre avantage, c’est que ce livre comble les lacunes d’une livraison très politique de l’Histoire, que dénonce justement Dimitri Casali. “Il est impossible de faire aimer la France en résumant son histoire à une succession d’horreurs perpétrées partout dans le monde !”, s’inquiète cet historien passionné qui entend, par cet ouvrage comme par son manuel scolaire, “donner un récit historique équilibré”. Il suffit de feuilleter ce livre aux très nombreux images pour s’en convaincre : il ne s’agit pas de redorer le passé français contre toute réalité mais de l’étudier tel qu’il fut, en replaçant chaque période dans son contexte, à sa place chronologique, et de ne pas omettre les grandes gloires d’un pays dont les petits Français peuvent être fiers. “Il n’est pas normal que nous rougissions d’être Français avec l’Histoire que nous avons ! Il y a eu des décisions contestables, bien sûr, et il convient de les assumer. Mais certainement pas au détriment des si belles pages dont notre pays fut capable “, insiste-t-il.

 Assumer l’Histoire dans son intégralité

Assumer l’Histoire de France dans son intégralité a valu de nombreuses critiques à l’auteur, mais ce dernier ne se démonte pas : “Oui, l’héritage de la France est laïc et républicain, mais également chrétien et monarchique !” Difficile de prétendre l’inverse lorsque l’on étudie, même rapidement, les 1500 ans qui nous séparent du baptême de Clovis, acte fondateur du pays. Certains historiens très en vogue nient pourtant cet héritage un peu trop lourd pour eux, et l’on comprend dès lors qu’ils aient des sueurs froides en découvrant les quatre pages consacrées à saint Louis, l’un des grands oubliés des manuels scolaires qui tiennent le haut du pavé. Et pourtant, comment comprendre aujourd’hui que certains évoquent le “rôle de la France” envers les chrétiens d’Orient si durement éprouvés si l’on a jamais entendu parlé de ce roi parti les rencontrer ? Comment comprendre également que certains paysans craignent “qu’une page se tourne dans l’histoire de France” étant données les difficultés insurmontables qui sont les leurs aujourd’hui si l’on ne sait pas qu’ils représentaient 90% de la population au XIe siècle ?

Connaître le passé pour comprendre le présent 

Comment comprendre également que les spectacles toujours plus nombreux sur le Moyen-Âge fascinent toujours autant si l’on est persuadé que la période se résume à une horde de sauvages aujourd’hui assimilés à l’État islamique ?

En clair, comment comprendre le présent sans savoir ce que fut le passé ? La question est très régulièrement posée par ceux qui s’inquiètent d’un déracinement croissant des jeunes générations et ce manuel y répond très concrètement, et très honnêtement. On y apprend par exemple que saint Louis était lunatique, que les paysans avaient des conditions de vie difficiles et que la traite négrière fut évidemment une triste réalité. Le livre est rigoureux, et c’est ce que l’on attend de l’histoire : le sacre de Charlemagne, Louis XIV, Bouvines, les guerres de religions, les Lumières, la Révolution, l’empire, les républiques… Tout y est étudié sans passion, et avec précisions.

Une lecture ludique 

Les mots choisis sont simples, les paragraphes courts et les encadrés nombreux et passionnants permettent une lecture ludique de cette histoire qui n’est que la continuité de celle qu’enseignaient encore il y a quelques décennies Ernest Lavisse, Albert Malet ou Jules Isaac.

Comme eux, Dimitri Casali n’a qu’une ambition : il propose “d’apprendre à aimer la France, en soulignant la permanence de ses héritages”. On referme le livre rassuré : les générations précédentes n’étaient pas complètement folles, il y a bien de nombreuses raisons d’aimer la France. À commander d’urgence !

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