Son but dans la vie : aider les autres.Miguel a 2 ans lorsqu’il est adopté par Tulia en Colombie à l’orphelinat des sœurs de Hogar Luz y Vida. L’adaptation à la vie aux États-Unis n’aura pas été sans problèmes. Nostalgique de la vie à l’orphelinat avec les religieuses, le petit garçon rencontre également de grandes difficultés à l’école. Le diagnostic ne tarde pas à tomber : Miguel est hyperactif. Un trouble de l’attention tout aussi difficile que son handicap physique selon lui.
Mais à l’âge de 6 ans, il rencontre les North Jersey Navigators, une association qui propose des programmes sportifs aux enfants en situation de handicap. Miguel est immédiatement convaincu : cela lui permettrait de canaliser son hyperactivité, mais aussi de changer la perception du monde à son égard.
Direction les Jeux paralympiques
Les entraînements l’aident à se concentrer, mais il se découvre surtout un don pour le sport. Il commence par l’athlétisme, avant de s’ouvrir à d’autres disciplines. Miguel a aujourd’hui 15 ans, suit un programme intensif cinq fois par semaine et pratique le 100, 200, 400, 800 et 1 500 m, le 5 km, le disque, le javelot, le tir à l’arc, la natation, le triathlon…
Et cela lui réussit. Il a déjà battu plusieurs records, a remporté 15 médailles d’or et quatre d’argent au Championnat national de handisport junior. Il a aussi participé avec succès à des compétitions mondiales, et fait désormais partie du top 3 des athlètes juniors américains.
Le sport comme cadeau
Bien sûr, ces formidables réussites et ces voyages ne sont pas pour lui déplaire, mais c’est surtout la pratique du sport qui sera son plus beau cadeau. Au-delà de son handicap, c’est surtout l’adaptation à une nouvelle famille, culture, langue, le tout sur fond de troubles de l’attention qui ont été le plus difficiles.
Tulia, sa mère, se souvient : “Nous ne l’avons jamais traité comme un enfant fragile du fait de son handicap physique. Au final, ses difficultés étaient moins tangibles. L’absence de la figure du père. Ses problèmes de concentration. Il avait besoin de développer sa sociabilité. L’exercice physique lui a permis de canaliser son énergie. Les autres jeunes de l’équipe lui ont appris à être plus sociable. Et les entraîneurs ont exercé sur lui une influence toute paternelle”.
L’Église elle aussi a répondu présent. Elle a donné à Miguel son premier foyer, l’a aidé à trouver une nouvelle famille, puis l’enseignement catholique a pris le relais lorsque l’école publique l’a abandonné. “Lorsque nous étions en crise, l’Église et l’école nous ont ouvert leurs portes sans hésitation, et ils l’ont même aidé à collecter des fonds pour lui permettre de participer aux compétitions à l’étranger.”
Et Miguel souhaite faire profiter les autres de ce cadeau qu’est le sport. Il se voit prêcher la bonne parole sur les vertus du sport comme moyen de trouver un nouveau sens à sa vie pour les enfants en situation de handicap. Il s’est déjà lancé d’ailleurs. Pour la deuxième année, il anime un atelier dans son lycée pour présenter le potentiel qu’offre le sport pour les élèves handicapés.
Il déclare : “Mon objectif est de sensibiliser aux bienfaits du sport. La plupart des personnes, qu’ils aient un handicap de naissance ou suite à un accident, ressentent un mal-être. Mais il faut aller de l’avant et essayer quelque chose de nouveau, voir ce dont on est capable. Cela vaut également pour les personnes sans handicap. Je veux aider”.