Dans un monde sans Dieu, les fiancés annoncent que leur amour est don de Dieu. Choisir d'attendre le mariage pour se donner l'un à l'autre comme époux, c'est reconnaître que l'amour conjugal ne se vit pas à deux mais à trois : les deux époux et Dieu. Et c'est recevoir son conjoint comme un don de Dieu. Les fiancés attendent d'être mariés pour se prendre l'un l'autre, pour se donner l'un à l'autre parce qu'ils veulent, d'abord, se recevoir de Dieu. Ils savent que leur amour n'a pas seulement une dimension horizontale, mais aussi une dimension verticale, qui vient de Dieu et les conduit vers Lui.
Les fiancés veulent que la fête soit joyeuse
Dans un monde qui veut « tout, tout de suite », les fiancés témoignent de la valeur de l'attente. Ce qui se fait sans le temps ne durera pas longtemps, dit la sagesse populaire. Un grand amour - celui qui rime avec toujours - ne se reçoit pas "tout fait", comme une maison déjà bien construite, dont on n'aurait plus qu'à explorer toutes les pièces, en les regardant se dégrader peu à peu. Un grand amour est comme une maison à construire et chacun sait que la solidité d'une maison dépend d'abord de ses fondations. Les fiançailles, c'est le temps des fondations : on ne voit pas encore la maison, on ne peut pas encore y habiter, mais le travail qui s'opère est essentiel.
Les fiancés sont, à n'en pas douter, du nombre de ces prophètes dont le monde a tant besoin.
Dans un monde qui cherche le plaisir, les fiancés désirent la joie. Le plaisir, c'est la fête du corps. La joie, c'est la fête du cœur, de l'âme. C'est lumineux et c'est contagieux. Et ça dure. Hors du mariage, des relations sexuelles peuvent être très satisfaisantes au plan physique, mais déshumanisées parce que réduites au corps, ou plutôt à la chair, car le corps est plus que le corps. Beaucoup de plaisir peut-être, mais quelle joie ? Cette manière de déshumaniser la sexualité est une régression, et au plan spirituel un péché. Chacun sait qu'une fête n'est pas forcément joyeuse : il y a des fêtes tristes, ratées. Ainsi en est-il lorsque le plaisir n'est pas vécu dans l'unité de la personne. Les fiancés, eux, veulent que la fête soit joyeuse.
Dans un monde de communication, les fiancés aspirent à la communion
Les moyens de communication n'ont jamais été aussi nombreux et aussi performants. Mais à quoi sert de communiquer, si la communication n'aboutit pas à la communion ? On peut vivre ensemble et même se parler, sans réellement communiquer, sans rejoindre l'autre. Établir une véritable communication suppose du temps, une certaine distance et beaucoup de respect. À vouloir inclure trop vite le charnel, l'amour naissant ne révèle-t-il pas paradoxalement sa pauvreté ? Toute hâte, dans le domaine sexuel, peut être signe de pauvreté d'amour, de conversation, d'imagination. Il faut longuement s'apprivoiser.
Même bien exprimée et entendue, la parole de l'Église sur la grandeur de l'amour et de la famille ne sera pas accueillie par les hommes de notre temps si elle reste seulement une parole. La dynamique évangélique suppose toujours la parole que les signes accompagnent. C'est pourquoi les gens ont besoin plus que jamais de prophètes : d'hommes et de femmes qui montrent très simplement dans leur vie quotidienne que le sens chrétien de l'amour et de la famille, loin d'être une menace pour l'épanouissement humain, est au contraire accomplissement et transfiguration. Les fiancés sont, à n'en pas douter, du nombre de ces prophètes dont le monde a tant besoin.
Christine Ponsard