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À ceux qui disent s’ennuyer ferme à la messe le dimanche

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Image d'illustration.

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Edifa - publié le 05/02/21
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Quelques conseils pour apprendre à assumer l'ennui à la messe et à la vivre néanmoins comme un moment qui relie réellement votre vie à celle de Jésus.

À ceux qui disent s’ennuyer à la messe, j’aimerais répondre que la sagesse n’est donnée qu’à ceux qui ont appris à demeurer dans l’ennui, à entrer patiemment dans l’épaisseur des choses sans voir immédiatement le fruit de leur labeur. Les sages ont la vertu du cultivateur qui laboure sa terre inlassablement.

L’homme n’est pas fait pour butiner de fleur en fleur dans une « insoutenable légèreté de l’être », selon le mot de Milan Kundera. Il est fait pour s’attacher à sa rose, pour la cultiver, pour s’y piquer. Il est fondamental d’apprendre à assumer l’ennui, la monotonie des jours qui passent, à refuser de mesurer sa vie selon l’immédiateté narcissique du plaisir consommable.

Le dimanche est l’ancre du temps

À quoi bon la messe ? Je réponds avec les mots de l’écrivain Georges Bernanos : « Le démon de notre cœur s’appelle “À quoi bon !” » Je réponds surtout avec le Christ par un autre « Á quoi bon ! » qui convertit saint François Xavier : « À quoi bon gagner le monde, si c’est pour perdre son âme ? » L’homme est-il un fétu de paille, « la bale balayée par les vents » (Ps 1) ?

Si nous ne posons pas notre ancre pour recueillir la fuite du temps, notre vie s’écoulera comme le sang d’une plaie. Le dimanche est l’ancre du temps où l’homme apprend à mourir au visible pour cultiver l’invisible. Il faut « vivre selon le dimanche », selon l’expression des Pères, parce que l’homme ne peut vivre sans mémoire et sans espérance. Sans faire mémoire du salut de Dieu accompli par la Croix, sans entrer déjà dans la lumière du Ressuscité.

La mémoire nous donne d’habiter le présent, l’espérance nous donne d’avancer vers le Christ, l’Orient de nos vies. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang ne mourra jamais » (Jn 6, 50). « Aimer quelqu’un, disait Gabriel Marcel, c’est lui dire : “Toi, tu ne mourras pas.” » Dieu seul peut le dire. La messe, par l’écoute de la Parole éternelle, par la communion effective, ou du moins de désir car Dieu n’est pas avare de ses grâces au corps ressuscité du Seigneur, donne à nos corps de mort la promesse de l’immortalité. L’eucharistie est le gage de notre résurrection qui nous permet de « devancer la fin de la nuit » (Ps 118).

La messe nous extirpe de la fugacité des choses

La messe dominicale rythme la vie chrétienne par la vertu du rite. Le rite ordonne l’existence, donne une maîtrise sur le temps qui passe. « Si tu viens n’importe quand, dit le Renard, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le cœur… Il faut des rites. Qu’est-ce qu’un rite ?, demande le Petit Prince. – C’est quelque chose de trop oublié, répond le Renard. C’est ce qui fait qu’un jour est différent des autres jours. »

Si nous allons à la messe chaque dimanche, c’est pour nous « endimancher » le corps et l’âme, nous extirper de la fugacité des choses, et nous faire demeurer, disait la bienheureuse Élisabeth de la Trinité, « immobiles et paisibles, comme si nos cœurs étaient déjà dans l’éternité ».

Père Luc de Bellescize

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