La crise de la quarantaine est-elle une fatalité ? Comment l’accueillir en tant que chrétien ?« La crise de la quarantaine peut donner des ailes », assure le « mid-life coach » Tristan de Feuilhade. Quelques conseils de ce spécialiste de la problématique propre au milieu de vie pour mieux affronter et rendre féconde cette étape de la vie.
Comment repérer une crise de milieu de vie ?
Tristan de Feuilhade : Un sentiment d’inconfort, voire de souffrance, habite ces quadragénaires qui se posent des questions existentielles, sur le sens de leur travail, de leurs valeurs, de leur vie. Cette crise naît souvent dans un contexte de difficultés professionnelles comme personnelles, tel ce cadre qui n’obtient pas le poste de responsabilité qu’il brigue, ou qui commence à prendre du poids et à faire du cholestérol… Des signes qui mènent à prendre conscience que l’on vieillit. Plus on avance en âge, plus on réalise que la vie est précieuse.
Tout le monde connaît-il cette crise ?
Non, elle n’est pas inéluctable ! Elle est souvent ressentie par des personnes qui ne sont pas complètement en accord avec elles-mêmes, qui ne vivent pas en cohérence avec leur vision de la vie. Certains se satisfont de la consommation, du matérialisme, de la réussite sociale. D’autres aspirent à plus.
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Les croyants ont-ils plus de réponses ?
La foi donne du sens. Quand le centre de gravité se trouve à l’intérieur, quels que soient les aléas de la vie, vous restez centré. Mais quand il est placé à l’extérieur de vous-même – si vous vous reposez sur l’argent, un savoir-faire, votre physique –, tôt ou tard, vous vous retrouvez déséquilibré et vous tombez.
Quel conseil donneriez-vous ?
Face au questionnement, grande est la tentation de fuir dans l’hyperactivité. L’agitation sert à ne pas entendre. Beaucoup continuent, au risque que l’élastique casse et de tout envoyer balader : conjoint, famille, boulot. Je conseille de s’arrêter et de prendre du recul par rapport à sa situation. C’est l’occasion de s’interroger : « Suis-je sur la bonne trajectoire ? » Et de s’autoriser à imaginer un contexte différent.
C’est une invitation du coach à changer de regard sur sa vie ?
La personne doit apprendre à faire le deuil de certains objectifs et à s’ouvrir à d’autres. Voilà la clé : retrouver l’envie qui suscite la détermination. Le coach aide à faire émerger le désir. En posant un regard positif sur la personne, il la relance dans une dynamique de progrès, de succès. Lorsque je rencontre quelqu’un, je m’intéresse à son potentiel.
Par ailleurs, le coach apporte une méthode pour faire le tri et prendre une décision. Toute décision à chaud est risquée. Le coaching consiste à temporiser, formuler, analyser. Il existe des changements radicaux (quitter son secteur et travailler pour une association), et des changements moindres (changer de fonction au sein de son entreprise).
Quels changements au sortir d’une crise de milieu de vie ?
On sort différent et grandi. « Ce qui ne tue pas renforce », assure Nietzsche. La quarantaine coïncide avec l’âge des autorisations et un certain lâcher-prise. La personne s’autonomise. Elle peut rebattre les cartes. Quand on n’a rien à perdre, on a tout à gagner. La pire des crises peut donner des ailes. Et offrir l’occasion de réaliser un rêve.
Propos recueillis par Stéphanie Combe
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