Il est important de s’entraîner au quotidien pour être bienveillant envers son conjoint. Et, pour cela, il faut mettre en place une ascèse particulière. La relation conjugale, avec celui ou celle que nous avons choisi et épousé, est, en son essence, en sa nature profonde, une relation de bienveillance entre les conjoints. Qui serait assez inconscient pour choisir une vie qui s’annonce comme une vallée de larmes ? Le manque de bienveillance ronge et tue toute relation. La bienveillance, cette disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui, n’est pas toujours généreusement vécue et partagée, comme nous pouvons en faire l’expérience autour de nous. Sans doute avez-vous déjà rencontré de ces couples manifestant par leurs attitudes, privées ou publiques, de l’indifférence, de l’inattention, des agacements, des incompréhensions, bref, bien peu de bienveillance réciproque. Quelle désolation de voir des couples se battre froid, s’invectiver, s’injurier ! Cela fait mal, d’autant plus s’il s’agit de nos proches.
Que la vie de couple comporte des moments d’entente plus difficiles eu égard aux aléas de la vie n’est un secret pour personne. Nous donnons-nous vraiment les moyens de vivre, de cultiver cette disposition qui n’est pas toujours « naturelle », mais qui peut le devenir ? Les anciens appelaient cette disposition la « bienveillance » : la bonne volonté en quelque sorte.
Une affaire d’entraînement
Oui, il va être nécessaire d’orienter notre volonté vers le bien, pour le bien-être de notre couple. Et, pour cela, il s’agira de s’exercer, de mettre en place une ascèse particulière. Dans la Grèce ancienne, le mot ascèse désignait l’entraînement, les exercices nécessaires à la réalisation de son but, sportif ou autre. Alors, entraînons-nous au bien pour qu’il nous devienne une seconde nature.
Tout d’abord en nous interrogeant : dans notre couple, quelle bienveillance avons-nous l’un envers l’autre ? Comment nous parlons-nous, nous regardons-nous, nous écoutons-nous ? Comment prenons-nous soin de notre conjoint ? Pas seulement quand il ou elle est malade, mais dans nos interactions « ordinaires ». Quelle attention ai-je à ses désirs, ses besoins, ses rêves ?
Un état des lieux sans doute un peu décapant, mais à coup sûr gagnant s’il est vécu avec humilité. Nous y gagnerons la joie et la paix. La joie d’aimer et la paix des cœurs. Voilà un sacré cadeau pour notre couple. Et sans aucun doute un cadeau sacré. « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! »
Marie-Noël Florant
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