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Conjoint, enfants, boulot, hobby… À qui donner la priorité ?

Busy - Mom - Mother - Baby - Work
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Edifa - publié le 13/11/20 - mis à jour le 20/05/24
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Il n’est pas rare qu’une femme se sente tiraillée, voire écartelée, entre sa vie conjugale, sa mission maternelle et ses engagements extérieurs. Quelle part accorder à chacun ?

Quelle femme ne s’est jamais sentie coupable de ne pas en faire assez ? De ne pas consacrer suffisamment de temps à ses enfants et à son époux, de ne pas être disponible pour donner un coup de main à l’école ou aller voir une amie malade, de ne pas tenir sa maison ou dans son travail... on pourrait allonger la liste à l’infini ! À qui donner la priorité ?

Se mettre à l’écoute de Dieu pour discerner les choix à opérer

« Quand je suis au bureau, soupire Sophie, mère de trois garçons, je me reproche de ne pas être avec mes enfants ; et quand je suis avec eux, je pense à tout ce que je n’ai pas fait au bureau. » Dorothée, dont les cinq enfants ont entre 5 et 12 ans, déplore que sa maternité s’exerce aux dépens de son couple : « Nous n’avons presque plus de moments en tête-à-tête. Quand mon conjoint rentre le soir, je suis tellement fatiguée que je n’ai qu’une envie : dormir ! »

"Nous voulons trop en faire, alors que le Seigneur nous demande seulement ce que nous pouvons accomplir paisiblement chaque jour."

Il est clair qu’aucune femme ne peut être disponible à tous vingt-quatre heures sur vingt-quatre. D’ailleurs, le Seigneur n’en demande pas tant ! Il n’exige jamais de nous des choses impossibles. Quand nous avons l’impression de devoir exécuter mille tâches à la fois, c’est parce que nous en rajoutons : en plus de la volonté de Dieu, nous tenons à réaliser nos propres projets. Nous voulons trop en faire, alors que le Seigneur nous demande seulement ce que nous pouvons accomplir paisiblement chaque jour. Pour discerner les choix que nous devons opérer, mettons-nous à l’écoute de Dieu : Il nous parle dans le silence de la prière (quotidienne), dans sa Parole (à déguster sans modération), et à travers nos frères (notamment notre époux et notre éventuel père spirituel).

L’amour conjugal passe en premier

Les moments que nous passons entre conjoints ne sont pas volés à nos enfants, qui en sont, au contraire, les premiers bénéficiaires. Ce dont ils ont le plus besoin, c’est de parents qui s’aiment. Or, l’amour n’est pas donné une fois pour toutes, le jour du mariage, comme une belle maison livrée clés en mains. On se marie pour s’aimer : tout est à faire ! Bâtir l’amour, jour après jour, requiert du temps et de la disponibilité. Pour commencer, il est essentiel que des règles simples délimitent clairement l’espace des parents à la maison. Ils ont le droit de dîner en tête-à-tête sans être dérangés toutes les cinq minutes ; on n’entre pas dans leur chambre sans frapper ; et leur lit n’est pas celui des enfants, même en cas de maladie ou de cauchemar.

Les enfants nous accaparent ? Cherchons le moyen de respirer, de nous retrouver en amoureux. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est possible dans l’immense majorité des cas. Encore faut-il le vouloir vraiment : combien de mères, qui rêvent d’un week-end avec leur époux, trouvent mille prétextes pour ne pas réaliser ce projet ! Pas assez d’argent, les enfants trop petits, trop nombreux, les grands-parents trop éloignés, etc. Organisons-nous entre familles pour garder nos progénitures respectives. Il n’est pas nécessaire de partir au loin pour profiter de ce temps de tête-à-tête : même en restant à la maison, on peut tout simplement goûter la joie de discuter sans être interrompus, d’aller à la messe dans un monastère voisin, de pique-niquer en forêt ou de dîner aux chandelles. Bref : sortir de la routine.

Pour se donner, il faut avoir quelque chose à donner

Emportées par leur générosité, trop de femmes ne savent plus prendre soin d’elles-mêmes : dès qu’elles s’accordent une plage de « vacances » - sans enfants, sans mari -, le démon de la culpabilité vient les torturer. Stop ! Faisons taire ce démon-là, non pour nous comporter en affreuses égoïstes, mais pour exercer à l’égard de nous-mêmes la plus élémentaire charité, qui veut que nous sachions recharger nos batteries.

À chacune de voir ce dont elle a besoin : la prière, bien sûr, et un minimum de silence et de solitude. Mais aussi la lecture ou le dessin, le karaté, la natation, les visites de musées, ou les balades en forêt. Ces quelques heures de retrouvailles avec nous-mêmes permettent, ensuite, d’être de meilleures épouses et mères. N’oublions pas le conseil de saint Bernard : « On ne donne que son trop-plein : faites-vous réservoir avant d’être canal ».

Christine Ponsard

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