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Sept verrous psychiques à faire sauter pour sortir du célibat

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Edifa - publié le 08/11/20 - mis à jour le 16/05/23
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Les raisons pleuvent pour justifier la volonté de certains à ne pas s’engager dans une relation amoureuse sérieuse. Seulement, s’ils ont du mal à trouver chaussure à leur pied, c’est parce que plusieurs freins les en empêchent.

Peur de fonder une famille, crainte de faire le « mauvais choix ». Les célibataires sont confrontés à de douloureuses ­interrogations, alors que leur cœur est en attente d’une rencontre. Père Geoffroy-Marie et Élisabeth Content, conseillère conjugale, répondent aux sept principales inquiétudes qui les empêchent d’oser l’engagement.

1 « Je n’ai pas encore rencontré la personne qui me fait vibrer » Audrey, 30 ans

Père Geoffroy-Marie : L’élan amoureux est quelque chose de très beau. Cependant, il ne fait pas l’amour. En étant un peu provocateur, je dirais que l’on ne se marie pas parce que l’on aime. Pour fonder l’édifice que sont un couple et une famille, il faut avoir en commun plus que le sentiment amoureux, qui n’en est que le ciment. Un élément clé du discernement consiste à se laisser le temps afin de vérifier qu’il y a suffisamment de choses en commun pour s’engager ensemble.

Élisabeth Content : Ressentir de la passion aide à s’engager dans l’aventure un peu folle de la relation. Mais il faut aussi faire attention à ne pas rechercher uniquement la densité émotionnelle, car il n’y a pas de baromètre qui dise à partir de quand on est amoureux ou pas. Certaines personnes ont de grands émois, d’autres peu. C’est donc à chacun de se déterminer par rapport à ce sentiment : ai-je envie d’être avec elle (lui) ? Est-ce qu’elle (il) m’attire physiquement, moralement ?

2« Aimer dans le mariage me fait peur » Alain, 28 ans

G.-M. : Personne ne sait aimer, à part le Christ. Aucun couple ne peut dire qu’il sait aimer. En revanche, les époux pourront se retourner à la fin de leur vie pour dire : « Nous avons essayé chaque jour de nous aimer ». Parce qu’il n’y a pas de bonheur sans amour, Satan veut le détruire. Il faut assumer la part de combat spirituel que cela comporte. L’autre ennemi de l’amour est le manque de confiance en soi. Car pour aimer, il faut passer de la tentation de la fusion à la communion des personnes.

É. C. : On a pu être blessé dans notre capacité à aimer et à être aimé. Il faut alors en prendre conscience. On apprend à aimer l’autre en le connaissant. Le jour du mariage, l’amour n’est qu’une plante minuscule qu’il va falloir arroser. Car aimer, c’est poser des actes qui disent à l’autre que je l’aime. Au début, c’est facile. Mais après, on se heurte à nos limites. Heureusement, poser des actes d’amour fait du bien à l’autre, mais aussi à soi. Ça nourrit le sentiment amoureux. C’est un cercle vertueux !

3« Les femmes n’ont plus besoin de nous » Samuel, 36 ans ; « Les hommes ne savent pas se décider » Aurélie, 29 ans

G.-M. : Il est vrai que l’émancipation de la femme a largement brouillé les repères. L’homme contemporain n’arrive plus à trouver sa place. Et en même temps, c’est une chance incroyable, car jamais homme et femme n’ont été autant en mesure d’avoir une réelle relation de communion. Pour sortir de cette difficulté relationnelle, il n’y a qu’un seul moyen. Oser se parler, dire ses peurs, ses incompréhensions : « J’ai l’impression que tu n’as pas besoin de moi », « J’ai le sentiment que tu as peur de t’engager. Peux-tu m’expliquer pourquoi ? »

É. C. : Beaucoup d’hommes se sentent responsables du bonheur de leur femme. C’est une fausse image de l’amour. Car le bonheur de l’autre ne dépend pas de moi, mais de la relation que nous allons vivre ensemble. Si je passe par une période de chômage ou de maladie, de fait, cela va avoir un impact sur l’autre. Pour autant, est-ce que j’ai à m’en sentir coupable ? Ce sont les aléas de la vie. Toute relation y est confrontée.

4« Je n’arrive pas à oublier un grand amour » Étienne, 40 ans

G.-M. : Les chagrins d’amour font partie des plus grandes épreuves de la vie. Pour un homme, la difficulté est qu’il se sent humilié. Son intelligence est confondue, il ne comprend pas. Le grand piège est alors de réagir par l’orgueil. Il faut au contraire accepter humblement, et s’ouvrir à nouveau à l’amour. Pour une femme, c’est une autre forme de blessure. Elle ne se sentira plus digne d’être aimée. Néanmoins, le pire serait de désespérer.

É. C. : Une rupture amoureuse, c’est un deuil à vivre. Souvent, on s’accroche à l’idée de vouloir comprendre. Mais on ne peut pas tout comprendre. Parce qu’on n’est pas dans l’ordre du rationnel, mais de l’émotionnel. Et puis il y a ce qui m’appartient, et ce qui appartient à l’autre. Il y a un temps pour vivre cette souffrance et la traverser. Lorsqu’on peut enfin penser à la personne sans amertume, rancœur ou violence vis-à-vis d’elle, quand nos pensées ne sont plus envahies de sou­venirs, c’est le signe qu’on peut écrire le mot « fin ».

5« J’ai du mal à me situer en adulte par rapport à mes parents » Caroline, 35 ans

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G.-M. : Tant que je ne suis pas engagé, il est difficile de ne pas rester le fils ou la fille de mes parents. Le célibataire alterne souvent entre indépendance et dépendance. Il trouve auprès de sa famille une sécurité affective et, en même temps, s’en défie. Il est important pour les parents de comprendre que les choses ne sont pas simples pour lui.

É. C. : Parfois, les parents assènent un reproche ou une vérité qui est seulement la leur. Sans forcément être agressif, on peut s’y opposer avec suffisamment de conviction pour que notre parole soit entendue. Pour cela, l’humour est un recours efficace car il permet de dire les choses de manière détachée, en rendant les choses plus faciles pour les deux. Lorsque je demande conseil à mes parents, ils ne doivent me donner ni un ordre ni une injonction. J’ai ma propre façon de mener ma vie. Eux ont la leur. On se respecte mutuellement, sans vouloir peser l’un sur l’autre.

6« Je ne me sens pas capable d’assumer une famille » Charles, 26 ans

G.-M. : Pour un homme, il est bon d’avoir le sens des responsabilités. Mais trop vouloir maîtriser, cela peut être de l’orgueil. Le mariage n’est pas d’abord une affaire de responsabilité, mais d’amour. Une femme a foncièrement besoin de sécurité et la sécurité affective peut s’exprimer à travers une certaine sécurité financière. Mais elle doit faire le deuil de l’homme 100 % sécurisant. Un tel homme n’existe pas et ne la rendrait pas forcément heureuse. L’homme, lui, a besoin de sentir qu’il a droit à ses fragilités. À lui aussi d’accepter d’être aidé par sa femme.

É. C. : L’homme, c’est celui qui trace la route. Et ce n’est pas uniquement une question de salaire. La femme, elle, a besoin de sentir à côté d’elle un homme qui montre la direction. Son problème est d’accepter de se laisser emmener. Car pour beaucoup de femmes, le mot dépendance est devenu synonyme d’esclavagisme. Alors que la relation avec un homme peut être vécue dans une dépendance amoureuse.

7« Je n’ai pas le droit à l’erreur, puisque le mariage est sacré » Ombeline, 32 ans

G.-M. : Le mariage, ce n’est pas la roulette russe ! Il y a le temps de la découverte, de l’amitié, puis des fiançailles. Et puis, une fois le pas sauté, le couple n’est pas seul. Pour les chrétiens, Dieu est là. La seule vraie sécurité dans le mariage, c’est de faire le choix chaque jour de s’appuyer sur l’autre, d’avoir besoin de l’autre. Un couple, c’est deux personnes qui choisissent d’entrer dans une dépendance d’amour.

É. C. : Se dire cela est très angoissant ! Cela voudrait dire qu’il faudrait que tout soit nickel dans le couple, ce qui est impossible. Certaines choses vont rester toute notre vie une difficulté. Cela fait partie de la vie de couple. On va apprendre à vivre avec cette difficulté. Faire des pas pour la résoudre. Par exemple, il peut y avoir des sujets qu’on n’aborde pas parce que c’est trop compliqué entre nous. Et si on ne les résout pas, on va faire en sorte qu’ils n’envahissent pas tout le territoire.

Emmanuel Pellat et Guilhem Dargnies

Ces saints patrons qui veillent sur les célibataires :

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