separateurCreated with Sketch.

Pourquoi est-il si important de prier pour ses ennemis ?

ANIOŁ PAŃSKI
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Edifa - publié le 31/08/20
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Aimer ses ennemis et prier pour eux paraît impossible, pourtant dès qu’on arrive à comprendre cette demande du Seigneur, cela devient presque naturel.

Certains ont du mal avec cette injonction de Jésus d’aimer ses ennemis et de prier pour ceux qui les persécutent (Mt 5, 43). Et pourtant, si le Christ demande à ses disciples, ce n’est pas optionnel, c’est fondamental. Et quand la haine ou la violence prend des visages concrets, alors cette parole devient d’autant plus un impératif. Mais pour la prendre au sérieux et y répondre, il nous faut bien la comprendre.

Qu’est-ce qu’un ennemi ?

Nous percevons intuitivement que l’ennemi est celui qui nous veut du mal et qui est prêt à user de violence pour nous nuire. Mais, plus fondamentalement, l’ennemi est celui qui est arrivé au refus de l’amour comme loi fondamentale. L’ennemi par excellence, dans la Bible, c’est le démon, la créature déchue qui s’oppose au projet de Dieu, à l’avènement de son Royaume. Pour cela, il se fait des alliés, en séduisant les hommes, en les entraînant dans l’absurdité de son opposition à l’amour. Nous sommes tous exposés à cette séduction, un jour ou l’autre. D’ailleurs, combien nous sommes tentés de répondre à l’ennemi avec les armes qu’il a utilisées contre nous. Comment éviter d’entrer dans le jeu même de l’ennemi ?

Le Christ, pour cela, nous propose une autre arme : celle de la prière. Là aussi, il nous faut nous poser à nouveau cette question : qu’est-ce que la prière ? C’est d’abord se centrer sur Dieu, entrer dans un cœur à cœur avec Dieu. Nous prenons un peu de distance à l’égard des sentiments vis-à-vis de l’ennemi pour entrer dans les sentiments de Dieu notre Père. Le Christ s’est tourné vers son Père avant d’être conduit par ses bourreaux sur le chemin de sa Passion. Le cœur de Dieu est bien celui d’un Père qui aime tous ses enfants et qui souffre de les voir s’éloigner de son projet d’amour. L’ennemi, avant d’être un ennemi, est un être digne de l’amour de Dieu, même s’il l’a refusé.

La prière aide à prendre de distance par rapport à nos sentiments

Rappelons-nous cet épisode de la vie du Frère Christian de Chergé à Tibhirine, lorsqu’après l’intrusion d’hommes en armes dans son monastère, il relate : « J’avais la force de dire à cet homme menaçant qu’il restait pour moi un être humain. » Sa force, puisée dans la grâce de la prière, lui permettait de voir encore un frère en son agresseur.

Saint Augustin, dans son commentaire de la première épître de saint Jean, dit dans le même sens :

« Tu vois ton ennemi s’opposer à toi, se déchaîner contre toi, [...] te poursuivre de sa haine : mais tu es attentif au fait qu’il est homme. »

Alors, pour poursuivre ce que dit saint Augustin, la prière répond à notre insatisfaction de voir des êtres humains refuser le projet de Dieu qui est un projet de paix. Nous prenons alors un peu de distance par rapport à nos sentiments immédiats à l’égard de l’ennemi pour confier ces ennemis au Père qui fait toute chose nouvelle, même pour le cœur le plus endurci. En priant ainsi, la paix de Dieu revient sur nous.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Tags:
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)