S’interroger sur le temps qu’il fera demain, quoi de plus normal ? Vent, pluie, soleil, neige… Des millions de personnes consultent chaque jour la météo afin de pouvoir organiser leur temps et se projeter dans l’avenir. Une pratique qui peut être un véritable révélateur du degré de confiance des gens en Dieu…Les bulletins météo battent souvent des records d’audience. De nombreuses personnes dans le monde entier s’informent chaque jour du temps qu’il va faire. Pour certains cette consultation constitue une exigence professionnelle car plusieurs activités sont réellement « météo-dépendantes » comme l’agriculture ou le tourisme. D’autres personnes sont influencées par le temps qu’il fait. On parle alors de la « météo-sensibilité ». Et puis, il y a ceux et celles qui ont développé une véritable addiction à la météo. Les spécialistes reconnaissent en effet l’existence d’un trouble obsessionnel compulsif (Toc) lié à la consultation constante des prévisions météorologiques. Les « météo-addict » se branchent plusieurs fois par jour sur les infos météo, un comportement qui révèle une certaine angoisse. Anodines ou non ces consultations peuvent pourtant en dire beaucoup sur la vie spirituelle des gens et leur relation avec Dieu.
Un révélateur de notre degré de confiance en Dieu
Il existe en effet une vertu rattachée à la vertu cardinale de tempérance : la studiosité. Elle concerne la sage acquisition de la science et vise à ordonner le légitime désir de connaissance. Deux vices – par défaut et par excès – s’opposent à cette vertu : la négligence dans le devoir d’apprendre ce qui est nécessaire de connaître, et la curiosité. « Le chrétien doit cheminer dans la vie avec l’esprit de Dieu, qui aide à discerner, à prendre des décisions selon le cœur de Dieu… Dans l’Évangile se trouve un autre esprit, contraire à cette sagesse de Dieu : l’esprit de curiosité ; il intervient lorsque l’homme veut se rendre maître des projets de Dieu, de l’avenir, des choses ; connaître tout, prendre tout en main », disait en 2015 le pape François.
Notre rapport, apaisé ou non, à la météo, peut donc être révélateur de notre degré de confiance en Dieu. La « météomania » peut mettre en lumière un besoin de tout contrôler, de tout prévoir et de maîtriser l’avenir. Elle apparaît alors comme le symptôme d’un mal plus profond : la difficulté ou le refus de s’abandonner vraiment à la providence divine. Le Catéchisme enseigne que « Dieu garde et gouverne tout ce qu’Il a créé, “atteignant avec force d’une extrémité à l’autre et disposant tout avec douceur” (Sg 8, 1)… La sollicitude de la divine providence est concrète et immédiate, elle prend soin de tout, des moindres petites choses jusqu’aux grands événements du monde et de l’Histoire » (CEC, 302-303). Dans ce sens, la météo fait partie du plan de Dieu et notre rapport à elle est révélateur de notre relation de confiance ou de non-confiance en la bonté de Dieu. Il est pédagogie de notre foi en la délicate Providence qui fait tout concourir au bien de ceux qu’Il aime.
Père Nicolas Buttet
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