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Comment surmonter la douleur de la perte d’un parent ?

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Edifa - publié le 25/05/20
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Comment survivre au décès de son père ou de sa mère quand, à l’intérieur de soi, une part intime a disparu avec cet être cher ?À 47 ans, Xavier vient de perdre son père. Il connaissait l’issue inéluctable de la maladie et s’y était préparé. Pourtant, « je ne pensais pas que ce serait aussi dur », confie-t-il. Des personnes comme ce père de famille, Sophie Poupard-Bonnet, coach formée à l’accompagnement du deuil, en a entendu plusieurs. Même, « le processus du deuil peut être long et avoir des répercussions sur la vie professionnelle ou familiale. Il peut aussi être réactivé des années plus tard » prévient-elle. À la mort de son père ou de sa mère, « l’enfant adulte va suivre les étapes du deuil classique, mais s’ajoutent ici des spécificités qu’il est important de comprendre, l’enfant adulte étant parfois dérouté par l’intensité de son ressenti à la mort de son parent », explique Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute.

Qu’il soit paisible, tumultueux ou douloureux, ce sentiment n’a parfois aucun rapport avec la qualité du lien entretenu avec le parent. Delphine est l’aînée de quatre enfants. « Je me disais que la mort de Papa serait terrible, car j’avais beaucoup d’affection pour lui, on se savait très proche l’un de l’autre. Mais je ne l’ai pas du tout vécu comme cela. »

Le temps des larmes et du manque

Quand on perd un être cher, la tristesse est souvent mélangée. On peut souffrir pour soi, pour les autres et pour la personne décédée. Pour soi, c’est le temps des larmes et du manque. « Pendant des mois, raconte Marie, je me disais que j’allais téléphoner à Maman, puis je me rendais compte que ce n’était plus possible. » S’il y a un conjoint survivant, la souffrance peut aussi se « compliquer » par le fait de devoir le consoler et de le prendre en charge.


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Qu’elle soit attendue ou pas, vécue dans la paix ou non, la mort fait surgir des questions. Pour Sophie Poupard-Bonnet : « Très souvent, elle chamboule les croyances, la philosophie, le rapport à la famille. » Quand les parents ne sont plus de ce monde, la sensation de se retrouver « en première ligne » apparaît. Si l’ordre des générations est respecté, la prochaine personne à s’éteindre, ce sera moi. Cela fragilise aussi, car la sécurité affective ou parfois matérielle assurée par les parents a disparu.

Pour le psychologue Daniel Desbois, « la mort révèle beaucoup sur soi et sur l’autre ». « On se rend compte de ses manques, de sa dépendance par rapport à la personne », ajoute-t-il. Elle met en pleine lumière le lien qui unit l’enfant à son parent. « Très souvent, il y a des regrets de ne pas avoir pardonné, de la culpabilité, par exemple, parce qu’on ne l’a pas accompagné jusqu’au bout. » Être au clair sur sa relation, prendre conscience de ses manques, dépasser en adulte les frustrations que même les meilleurs parents du monde font subir à leurs enfants, demander la grâce du pardon, permet d’être en paix et de rompre le lien.

Une onde de choc sur toute la famille

Marion a perdu sa mère brutalement à l’âge de 21 ans : « Elle était le pilier de la famille. Après sa mort, la famille a volé en éclats. » C’est malheureusement souvent le cas quand les successions se passent mal. Non seulement elles minent l’unité familiale, mais les tensions entre héritiers retardent le déroulement du deuil en chacun. À l’inverse, le départ des parents peut aussi rapprocher les frères et sœurs. Alexandre a perdu ses parents à deux ans d’intervalle : « J’ai eu l’impression de partager ma souffrance avec la fratrie. Cela nous a mis aussi sur la voie de la conversion. Grâce à des lectures communes et des échanges vraiment profonds, nous avons compris en même temps des éléments essentiels de la foi chrétienne (l’abandon à la volonté de Dieu, par exemple). Nous avons vécu des moments de communion tout à fait étonnants. Je considère que c’est un cadeau qui nous a été donné par les parents. »



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Quand les grands-parents sont là, des liens entre petits-enfants étaient entretenus. À leur mort, qui va y veiller ? Que va devenir le « Noël des cousins » ? Pour Élisabeth, qui anime un groupe de personnes endeuillées dans sa paroisse, « quand ce rendez-vous n’existe plus, cela peut être un manque. C’est un changement, une adaptation à faire ». Un parent qui part emporte aussi sa mémoire. Cette prise de conscience douloureuse s’atténue si on peut continuer à échanger des souvenirs dans sa fratrie. Marion parle souvent de sa mère à ses enfants, elle saisit des occasions pour leur raconter son histoire.

Comment aider les âmes de ses parents défunts ?

D’un point de vue spirituel, la personne endeuillée peut aussi être triste pour son père ou sa mère et se préoccuper de leur sort. « Il est parfois dur de mettre en application l’espérance chrétienne pour nos défunts, constate Élisabeth. Cela oblige à réfléchir à la miséricorde du Seigneur et à Lui faire confiance. » Concrètement, suggère Daniel Desbois, « nous pouvons prier pour eux avec constance, faire dire des messes et demander au Seigneur de les bénir là où ils sont ».

Le deuil finira par disparaître. « La tristesse est une étape, pas un état, explique encore le psychologue. Si on voit qu’on ne s’en sort pas, si on commence à être pénible dans son quotidien, il est important de se faire accompagner par une personne en qui on a confiance. » Rester accroché à son passé, à des passifs non résolus empêche d’être heureux aujourd’hui. Il est bon de faire mémoire des moments de joie vécus avec ses parents, de remercier pour ce qu’on est devenu grâce à eux.

Bénédicte de Saint-Germain


TLEFON ZAUFANIA
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