Entre ceux qui ne supportent plus les ronflements de leur conjoint, ceux qui ont un désir d’espace et ceux qui souhaitent profiter de la douce et réconfortante chaleur de l’autre, dormir dans le même lit n’est pas toujours de tout repos. Si certains ne peuvent envisager de dormir l’un sans l’autre, d’autres ne rêvent que de faire lit à part tant la gêne est aiguë.
Charles est particulièrement concerné car son épouse ne supporte plus ses ronflements qui la réveillent et l’empêchent de se rendormir. D’où une fatigue récurrente. Au grand dam de son mari, elle songe à faire chambre séparée, même si elle n’a aucune animosité envers lui. Il en est de même pour Louis qui a besoin d’espace pour un sommeil réparateur. La présence trop proche du corps de sa femme l’empêche de "prendre ses aises". Un "conflit de territoire", remarque avec humour son épouse. En contrepoint, Bruno et Mathilde ne peuvent envisager de dormir séparément. Ils estiment que ce temps du "coucher ensemble" est un moment de complicité et d’échanges. Mathilde ajoute : "Nous avons constaté qu’en vieillissant, nous avions besoin d’un peu plus d’espace. Aussi avons-nous acheté un lit king size". Une décision pragmatique en somme… Tout comme celle d’avoir deux couettes pour éviter les "bagarres" nocturnes.
Proximité corporelle et fidélité
Encore faut-il pouvoir trouver cette réponse : les ronfleurs ont souvent du mal à se rendre compte que leur ronflement est si fort qu’il est impossible à leur conjoint de continuer à dormir dans la même chambre. Avant de prendre une décision radicale, il est nécessaire de consulter un ORL, qui administrera sans doute les adjuvants proposés par les laboratoires spécialisés, voire une opération. Chez les partisans du dormir seul, il y a aussi ceux qui estiment que leur confort personnel prime sur le bien-être du couple. Or la proximité corporelle (touchers, gestes et autres câlins) favorise la production d’une hormone, l’ocytocine, appelée familièrement l’hormone de la fidélité. Il serait donc dommage de s’en priver ! Alors, que faire ? Il serait sage de ne choisir le couchage séparé (lit ou chambre) qu’en dernière intention.
Marie-Noël Florant