Le fœtus, fragile et minuscule, intéresse. Les scientifiques, obstétriciens et psychologues ont démontré depuis longtemps qu'il n'était pas une excroissance du corps de sa mère mais bien un être dont les chromosomes portent la marque d'un individu distinct. La sensibilité du fœtus, sa mémoire, son système nerveux... tout cela existe et fonctionne à l'état vierge. Il est autre que sa mère mais totalement dépendant d'elle, de la moindre de ses impressions comme de la pire, de ses émotions, de ses angoisses et de ses joies. L'interaction entre la mère et l'enfant est donc évidente à tous les niveaux, même au niveau spirituel.
Quand la prière apporte calme et sérénité
« Pendant la grossesse, la mère et l'enfant sont âme contre âme pendant neuf mois », disent les Pères de l'Église. C’est un moment privilégié pour ouvrir le terrain de l'âme du bébé à naître à la venue de la vie divine en lui par le baptême. La mère doit avoir conscience de cette présence spirituelle en elle. C'est le cas de Caroline, jeune mère de trois enfants. Enceinte, elle remercie souvent Dieu pour son bébé et le lui présente. « L'enfant qui a une âme est réceptif à mon état intérieur », confie-t-elle. Quelle harmonie plus grande apporter au psychisme de l'enfant que la sérénité donnée par la prière ? D'où la nécessité pour la mère de faire silence au temps de la grossesse, et de rechercher au maximum les moments d'intériorité. La Vierge Marie peut être l’exemple à suivre, elle qui a porté Jésus dans la contemplation. La grossesse doit donc être vécue comme l’Avent, un temps de joie et de silence.
Le chant des hymnes, une grâce pour un bébé
Il faut que dans le cœur d'une jeune maman, il y ait cette joie profonde, parce que la vie se transmet dans la joie, parce que la joie implique un épanouissement. Il est très important que cette joie soit partagée par la mère et le père. Cet avent doit aussi se passer dans une grande prière. Maud, mère de deux enfants, a toujours beaucoup prié lors de ses grossesses, surtout la Vierge Marie. Elle lui demandait de la guider durant cette période de sa vie. « Intuitivement, on prie plus lorsque l'on est enceinte car nous sommes alors happés par le mystère de la vie », explique la jeune femme.
Il faut éveiller l'âme d'un bébé par la prière, mais aussi par la musique. Cette dernière forme l'équilibre de l'enfant à partir du moment où se développe l'oreille interne, environ au sixième mois de grossesse. Enceinte, Maud a beaucoup écouté la musique classique et surtout du chant grégorien, dont le rythme très lent ressemble à celui du cœur de l'enfant. Au moment de la prière, la jeune femme chantait avec son mari des hymnes que ses filles ont reconnus, pour certains, après leur naissance. Si l’enfant ne saisit pas le sens de ces chants, la paix et la grâce qui s'en dégagent s'impriment en lui.
Florence Brière-Loth