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Chagrin d’amour : les erreurs à ne pas commettre pour consoler son ado

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Edifa - publié le 18/02/20
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Crise de larmes, angoisse, coups de colère… La première rupture amoureuse de leur enfant laisse les parents désemparés. À tort, ils tentent souvent de minimiser la douleur et font de nombreuses erreurs… Le premier chagrin amour peut se lever soudainement comme une tornade difficilement maîtrisable pour un adolescent. Au début, il peut être surpris par ce sentiment exaltant qui l’envahit et a très vite la certitude qu’il vient de découvrir l’Amour avec un grand A. Le jour où « l’Amour de sa vie » le quitte, c’est le drame. Et celui qui ose lui dire qu’il doute du sérieux de cet attachement et de la souffrance qu’il éprouve est impitoyablement rejeté ! Mais comment dans ce cas aider son ado à traverser cette période difficile de sa vie ?

Les faux pas à éviter

Il faut avant tout accueillir cette souffrance. Elle existe, elle est très profonde. Et des paroles lénifiantes comme : « Une de perdue, dix de retrouvées », « Tu verras, c’est rien, ça passera », ne seront qu’une pommade inutile sur une plaie bien réelle. Quant aux propos ironiques ou culpabilisants, comme « Tu es trop jeune pour savoir ce qu’est le véritable amour », « On t’avait prévenu, tu as voulu jouer au grand, et tu t’es fait larguer… », elles peuvent qu’envenimer la situation.

Le rôle des parents dans cette situation est avant tout de laisser s’exprimer la déception cruelle, les espoirs envolés, le spleen, la révolte, la mésestime de soi, qu’éprouve quiconque se sent mal aimé et rejeté. Au lieu de le laisser ruminer dans son coin, il faut lui proposer de faire des sorties, regarder avec lui des films ou l’inviter à s’adonner à d’autres distractions pour lui faire changer les idées, même si, au début, il n’en aura rien à faire de ces propositions. Quand le moment est favorable et que le courant passe, il est possible aussi de trouver des réflexions qui feront leur chemin un jour ou l’autre : « Sais-tu qu’on peut aimer deux fois, et la deuxième fois plus que la première. Il existe quelque part une personne, qui, elle, saura t’aimer. Ce n’est pas parce que quelqu’un ne t’aime plus que tu n’as pas de valeur. »

Un comportement dépressif à ne pas négliger

L’adolescent a besoin de faire le deuil de cet amour perdu, et tant qu’il vit dans l’espoir de renouer, il n’y a pas de guérison possible. Il faut l’aider à « enterrer » son rêve. Plutôt que de s’ingénier à se replacer sur la route de l’autre dans le fol espoir qu’il revienne, mieux vaut tourner carrément la page, jeter les photos et les souvenirs. Il est aussi très important de veiller à ce qu’il trouve quelqu’un qui peut l’écouter et le comprendre.


Adolescente songeuse
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Et pourquoi ne pas lui proposer de s’occuper de personnes plus malheureuses (tout en veillant à ce que la misère rencontrée ne l’accable pas) ? Et si le désespoir s’installe, s’il évoque le suicide, il ne faut jamais prendre ses propos à la légère. Au besoin, consulter un psychiatre comportementaliste. Pour aider son adolescent, il faut lui faire comprendre que c’est vraiment faire trop d’honneur à celle ou celui qui ne l’aime pas que de mourir pour elle ou lui. Mourir pour quelqu’un qui nous aime, on pourrait encore le comprendre, mais le faire pour quelqu’un qui nous lâche, c’est proche de l’irraisonnable. Il importe dans ce cas de se rendre compte du pouvoir qu’on a donné à un être, puisqu’il a celui de nous détruire. Il est temps de lui reprendre ce pouvoir un instant concédé.

Et si on faisait un bilan ?

Mais le plus efficace encore est d’inviter le jeune à faire un bilan de ce qu’il vient de vivre : « Sais-tu que l’expérience que tu viens de connaître peut être extrêmement enrichissante pour toi ? Tu viens d’apprendre par toi-même que l’amour peut donner beaucoup de bonheur, mais aussi beaucoup de souffrance, et donc, qu’il est important de ne pas jouer avec son cœur et le cœur de l’autre, surtout à une période de la vie où la stabilité des sentiments n’est pas garantie. Tu te poseras aussi les questions qui t’aideront à l’avenir : “Pourquoi n’ai-je pas su me faire aimer ? Par excès de possessivité, par naïveté (je crois un peu vite que “c’est arrivé”) ? Par une pression morale trop forte sur la liberté de l’autre (“L’amour ne fleurit que dans la liberté”) ?” Tu pourras aussi faire le portrait-robot de la personne que tu aimeras un jour, en t’inspirant des qualités qui t’avaient tellement plus chez celui ou celui dont tu es tombé amoureux. Si bien que ce chagrin d’amour peut devenir une occasion formidable de maturation ».


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Il reste que pour pallier le vide affectif ressenti par le jeune largué, le plus important sera toujours le climat d’amour, l’environnement chaleureux, compréhensif, mais jamais moralisant des parents. Dans leur comportement empreint de tendresse délicatement exprimée et d’un respect qui ne force pas la confidence, l’ adolescent découvrira ce qu’est le véritable amour : cet amour qui, semblable à l’amour divin, accepte de souffrir pour le bien de l’autre, mais fait toujours l’impossible pour ne jamais faire souffrir.

Denis Sonet

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