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Croyez-vous vraiment que l’autre est le Seigneur qui vient vers vous ?

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Edifa - publié le 15/02/20
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Bien que le Seigneur nous invite à nous aimer les uns les autres, et que nous ayons médité des dizaines de fois la parabole du bon Samaritain, il serait honnête d’avouer que les autres nous inspirent des sentiments mitigés. Nous aimerions être accueillants, d’une parfaite égalité d’humeur vis-à-vis de tous et ne juger personne, mais c’est le contraire qui se passe… Dans notre vie, il y a ceux qui nous sont spontanément sympathiques, et ceux qui nous déplaisent a priori ! Il y a ceux dont nous recherchons volontiers l’amitié, et ceux qui nous laissent parfaitement indifférents. Il y a ceux que nous jugeons favorablement, auxquels nous décernons le label de « gens biens ». Il y a ceux qui sont « grillés » à nos yeux, quoi qu’ils fassent. Nous sommes très compliqués ! Ce n’est pas que nous ayons envie de l’être. Mais c’est comme ça ! Par exemple, autour de nous, si nous essayons d’être honnêtes, il y a des gens qui nous sont utiles. Ceux-là, il faut les soigner. Nous allons tout faire pour être bien avec eux. Tout est bon : sourires, services, signaux divers. On ne sait jamais. Et puis, il y a des gens qui nous énervent. Pour nous, ils sont sans intérêt, nous les jugeons superficiels et grossiers. Ceux-là, nous les évitons et nous les fuyons. N’avons-nous pas classé nos relations en deux catégories : les gens « intéressants » et les gens « inintéressants » ?

Et puis, il y a ceux que nous envions. C’est plus fort que nous, nous les détestons. Ils ont des qualités que nous n’avons pas. Ils ont des relations que nous voudrions avoir, sans y parvenir. Ils ont sur nous une foule d’avantages, y compris physiques ou matériels, que nous désirerions accaparer. L’envie nous ronge. Nous avons beau faire, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à eux, de nous comparer à eux, de nous imaginer à leur place. Selon les moments, nous enrageons à en devenir violents, ou nous nous dénigrons à nos propres yeux, à ne plus pouvoir nous en relever. Et si tous ces gens étaient le Mystère de Dieu qu’il nous est offert d’accueillir et de déchiffrer ?

Toute rencontre est une confrontation à un nouveau mystère

Il fut un temps où on enseignait aux enfants la vertu de l’hospitalité. Laisser sa porte ouverte pour que celui qui est perdu puisse se mettre à l’abri, réserver la part du pauvre pour l’accueillir à sa table s’il vient à frapper à la porte… Aujourd’hui, on inculque aux enfants la méfiance. Rien ne serait plus dangereux que de faire confiance à quelqu’un qu’on ne connaît pas, et pire encore de l’accueillir. Et quant à laisser la porte de sa voiture ouverte avec le sac sur la banquette… De fil en aiguille, on en vient à se méfier de tout le monde. Et parce qu’on n’a plus confiance en personne, on estimera vertueux de faire le vide autour de soi. Mais, contrairement à ce qu’on pense, faire le vide ce n’est pas faire la paix. C’est entretenir un état de « guerre froide », de guerre latente toujours prête à éclater. Refuser autrui, comme l’utiliser, n’est vraiment pas une attitude selon l’Évangile.



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La bonne attitude dans sa relation à l’autre est d’être ouvert à sa présence. Il est vrai que tout nouveau venu qui entre dans notre vie est à la fois une menace et une promesse. Si nous n’y prenons pas garde, nous allons commencer par nous méfier, voire refuser l’autre. Nous réagissons comme le chien dont le poil se hérisse à l’approche d’un congénère inconnu. Ces réflexes aussi demandent à être évangélisés. Ce n’est pas facile, mais c’est tellement libérateur. Toute rencontre est une confrontation à un nouveau mystère qui me réserve certainement des surprises. « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges » (He 13, 2).

Et si l’autre était le Seigneur qui vient à nous ?

Considérer l’autre comme un frère, c’est-à-dire comme quelqu’un qui est de même chair et de même esprit que soi, qu’il est de même origine divine et qu’il a part au même héritage, n’est-ce pas déjà annoncer la vie éternelle ? Dans le Royaume chacun ouvrira aux autres le trésor de son cœur, et il sera connu pour ce qu’il est vraiment : bien meilleur que ses apparences. Ce sera le bonheur. Ce bonheur il est possible de l’inaugurer dès maintenant.


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Le vrai bonheur n’est-ce pas d’être accueilli sans méfiance et aimé pour ce que nous sommes ? « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux », dit le Seigneur (Lc 6, 31). Et si l’autre était le Seigneur qui vient à nous (Mt 25, 40) ? Et si l’autre était cette chance que nous espérons, que le Seigneur nous envoie et qui peut changer notre vie ? « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !» (Mc 11, 9).

Alain Quilici

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