L’animal est bien plus qu’un serviteur de l’homme, c’est un ami et un compagnon dont il a besoin, parfois dès sa plus tendre enfance. Découvrez tous ses bienfaits et peut-être que vous accepterez enfin d’acheter un chien ou un chat à votre enfant.Simba, Pumbaa et Timon dans le Roi Lion. Scrat l’écureuil de l’Âge de Glace, Rémy, le rat de Ratatouille… Dès leur plus jeune âge, l’univers familier des enfants est peuplé d’animaux, héros d’histoires éducatives, qui servent de miroir, où ils retrouvent différentes situations vécues. A n’en pas douter, c’est un bon moyen pour eux de les affronter et de parler des gros chagrins et des grandes joies. La rencontre avec de vrais animaux en chair et en os est donc pour l’enfant une expérience unique.
Un confident toujours disponible
Une communication sans parole n’empêche pas l’animal d’être un vrai compagnon de jeu, toujours prêt à écouter et doté de qualités essentielles : la patience et la disponibilité. Cette communication entre l’animal et l’enfant est spontanée, elle évolue avec l’âge et l’apprentissage de la parole de l’enfant, jusqu’au moment où il peut « dresser » son compagnon. Mais déjà par ses seuls gestes, l’enfant comprend qu’il peut entraîner des réactions immédiates et gratifiantes : des caresses font ronronner le chat, une balle lancée fait courir le chien.
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Dans la fin des années 50, le pédopsychiatre Boris Levinson a été le premier à publier des écrits consacrés entièrement aux effets bénéfiques que pouvaient avoir les animaux sur l’homme. Il disait que l’animal peut être un bon confident. Il donne en effet son amour sans condition, ne condamne pas, ne renvoie jamais d’image dévalorisante. Cet échange donne à l’enfant la sensation qu’il est compris et surtout écouté sans être jugé. Plein de confiance, l’enfant peut extérioriser ses sentiments, confier ses peurs, ses peines et ses révoltes à son animal de compagnie, se réconforter et se consoler. Observer et écouter un enfant en présence de son animal peut être instructif pour les parents : sur quel ton lui parle-t-il, que lui dit-il, a-t-il besoin de plus d’affection, se sent-il suffisamment écouté ?
Affectueux et rassurant
De nombreux travaux scientifiques ont déjà montré les bénéfices d’un animal de compagnie. En 2015, Dr Anne Gadomski, de l’Institut de recherche du Bassett Medical Center de New York (États-Unis) et son équipe ont découvert que la présence d’un chien à la maison pouvait réduire l’anxiété ou le stress des enfants. Le simple fait de caresser un animal fait baisser la tension artérielle. Par la présence qu’il assure, il peut permettre d’affronter les bouleversements de la vie comme un décès, un déménagement ou un échec scolaire. Il est un objet d’attachement qui sécurise. Le psychiatre Boris Cyrulnik, qui a travaillé sur les enfances malheureuses, a observé que « l’animal déclenche chez l’enfant une émotion stimulante, apaisante, et crée en lui une sensation d’amour pur ».
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L’animal peut être aussi un bon pédagogue par exemple pour l’éveil sensoriel de l’enfant. Psychomotricienne, Yolande a remarqué que « l’animal communique à un petit sa vivacité et sa spontanéité. Grâce à lui, le bébé enrichit sa palette de sensations (tiédeur, odeur…), puis son contrôle gestuel ». Élisabeth, jeune mère de famille, approuve : « Au cours de leurs jeux, l’animal incite l’enfant à se tenir assis, debout, puis à courir, à sauter…». Il permet de développer l’expression corporelle, l’autonomie et la prise d’initiative en facilitant le jeu et l’exploration. L’imagination et le langage d’un enfant s’enrichissent au contact de l’animal. Des parents en témoignent : grâce à l’animal, l’enfant découvre que les comportements cachent des émotions. Ses compagnons à poils ou à plumes lui font mieux comprendre le fonctionnement des êtres vivants. Ils sont tristes ou ils ont peur, etc.
Un ami qui responsabilise l’enfant
Chats, chiens, oiseaux et autres animaux développent le sens du réel chez l’enfant, en lui montrant la nécessité de règles et de limites à ne pas dépasser. Si l’on donne trop de nourriture au poisson rouge, il peut mourir. Si l’on tire trop fort la queue du chien, il mord, etc. Ce n’est pas un jouet, mais un être vivant sur lequel il faut veiller. Avoir un tel compagnon à la maison implique des contraintes et des obligations. Changer la paille du cochon d’Inde ou l’eau du poisson rouge peut à la longue se révéler exigeant. En grandissant, l’enfant va devenir de plus en plus responsable : il nourrira son oiseau, promènera son chien, changera la litière de son chat. C’est pour lui une fierté, un bon moyen d’avoir confiance en lui et de prendre de l’assurance vis-à-vis de son entourage.
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Il apprendra aussi que l’animal a ses réactions propres et que sa patience a des limites. Le chien se lasse du jeu, le chat griffe, etc. L’enfant est obligé de s’adapter. Bruce Fogle, vétérinaire canadien, spécialiste du comportement, préconise « d’apprendre aux enfants à reconnaître les signaux d’agacement et de colère du chien et du chat. Deux règles d’or : laisser les animaux en paix lorsqu’ils dorment ou prennent leur repas. Et bien faire comprendre aux plus jeunes qu’ils doivent se montrer prudents avec les chiens et les chats qu’ils ne connaissent pas, et qui n’ont pas l’habitude de leur présence ».
Quand l’animal devient un thérapeute pour enfants
Les bienfaits de l’animal sur l’enfant sont tout particulièrement manifestes dans le cas d’enfants psychotiques, souvent fermés sur eux-mêmes, mais qui deviennent capables de manifester des émotions et d’avoir des échanges avec leur compagnon. Les animaux peuvent aussi aider des jeunes malades à se rétablir ou à surmonter une dépression. Samuel Ross, médecin, pionnier des fermes pédagogiques aux Etats-Unis, parlait quant à lui de la zoothérapie : « Si vous leur mettez dans les bras un animal qui les accepte tels qu’ils sont, leur regard sur la vie change radicalement. Ce contact développe un lien d’amour, une première relation de confiance, et c’est gagné !»
Bien sûr, un animal ne remplacera jamais des parents, des amis, un frère ou une sœur, mais il peut remettre en selle un enfant momentanément mal à l’aise, il peut sortir de lui-même un égoïste, aguerrir un timide, adoucir un dur à cuire et consoler un malheureux.
Karine-Marie Amiot