Ce 12 octobre 2020 s’ouvre la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Si vous choisissez d’allaiter, voici quelques conseils pratiques pour tisser une relation unique avec votre bébé.Toujours disponible, à la bonne température, stérile et… économique : telles sont les qualités du lait maternel. Si vous avez choisi d’allaiter, voici quelques conseils qui commencent avant-même la naissance de votre enfant. Ainsi, pendant les dernières semaines de votre grossesse, massez vos mamelons avec de l’huile d’amande douce en les étirant doucement entre vos doigts pour préparer les bouts de sein, et frottez-les avec une serviette légèrement rêche ou une brosse douce afin d’en rendre la peau plus résistante. Dès le début de la grossesse, la poitrine prend du volume et nécessite des soins à prolonger pendant toute la période d’allaitement : prenez garde à la prise de poids excessive, portez un soutien-gorge en coton bien adapté à votre taille, passez de la crème sur votre poitrine et faites de la gymnastique ou de la natation pour muscler votre dos.
Quand faut-il donner la première tétée ?
L’idéal est de mettre le bébé au sein dès la naissance après les premiers soins, car le réflexe de succion est au maximum pendant les six premières heures. La stimulation des mamelons va favoriser la montée de lait qui sera encore accélérée si les tétées sont nombreuses dès le début.
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Le colostrum des premiers jours, riche en anticorps, va progressivement devenir du lait mature plus nourrissant au bout de trois semaines. Au cours de la tétée aussi, la composition du lait maternel varie : léger et désaltérant au début, il s’enrichit ensuite en protéines et matières grasses qui permettent la satiété du bébé.
Y a-t-il un rythme à respecter ensuite ?
Durant les trois premières semaines, donnez alternativement les deux seins à chaque tétée pour favoriser la lactation. Ensuite, vous alternerez en donnant un sein par tétée. La durée moyenne d’une tétée doit être de 20 minutes, sauf dans les premiers jours où elle est plus courte.
Nourrir à la demande est le plus simple et le plus naturel, mais les premiers jours peuvent être difficiles ! Aucun problème à la maternité, mais attendez-vous à un retour à la maison un peu difficile. Autant que possible, prévoyez et demandez de l’aide. Elle est essentielle pour persévérer. Vivez et dormez au rythme de votre bébé. Petit à petit, il va se régler et réclamer à intervalle raisonnable. Autant que possible, respectez un délai minimum de deux heures, deux heures et demi entre chaque tétée, c’est le temps nécessaire pour que le lait soit digéré
Comment bien mettre votre bébé au sein ?
Prenez le temps de vous installer confortablement. La position couchée est idéale les premiers jours, la nuit ou après une césarienne. Allongez-vous sur le côté, la nuque soutenue par un oreiller, le bébé couché en face de vous, le dos calé par un coussin. Assise, choisissez un fauteuil avec accoudoir et repose-tête, sinon, rajoutez des coussins pour être bien soutenue. Plus vous serez détendue et reposée, plus l’allaitement se passera bien.
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Pour éviter les crevasses, veillez à ce qu’avec sa bouche, le bébé prenne toute l’aréole et pas seulement le mamelon. Surveillez la tête du bébé, elle doit être bien placée dans l’axe de son corps, sinon le bébé exercera une pression sur le mamelon.
Comment savoir si votre bébé a suffisamment bu ?
Pas la peine de peser votre bébé avant et après la tétée (cette mesure est nécessaire uniquement si votre bébé est en perte de poids). Il suffit d’observer votre bébé. Quand il est repu, il s’endort rapidement, sinon, il s’agitera et réclamera à manger. La courbe de poids va vous rassurer, mais n’en faites pas une obsession.
Comment gérer les petits ennuis ?
Ils sont à traiter dès le premier signe de leur survenue, afin d’éviter des complications douloureuses. Pour prévenir les crevasses, vous devez préparer vos mamelons dès la grossesse. Si la douleur est là, vous pourrez l’atténuer en appliquant de la glace avant la tétée ou en utilisant un protège-mamelon. Après la tétée, séchez soigneusement les bouts de seins, et appliquez une crème cicatrisante. Évitez toute macération en changeant régulièrement les coussinets d’allaitement ou en utilisant des coupelles.
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Lorsqu’il y un engorgement, le sein est gonflé, douloureux. Cet incident est à craindre particulièrement au moment de la montée de lait (trois à quatre jours après l’accouchement) et au sevrage. Passez sur vos seins le pommeau de la douche chaude ou appliquez bouillotte ou serviette chaude. Extrayez le surplus de lait manuellement (demandez au personnel médical de vous montrer comment faire) ou éventuellement avec un tire-lait utilisé doucement (pour ne pas favoriser la lactation). Tous ces ennuis disparaissent normalement, mais n’hésitez pas à consulter si une fièvre les accompagne.
Faut-il suivre un régime particulier ?
Comme pendant la grossesse, inutile de manger pour deux ! Augmentez raisonnablement votre ration alimentaire. Fractionnez vos repas, buvez beaucoup (deux à trois litres par jour), et variez votre alimentation. Évitez certains légumes qui donnent un goût trop fort à votre lait (chou, ail, oignon…) et limitez les aliments laxatifs tels que les agrumes et ceux qui peuvent provoquer des coliques et des gaz chez le bébé. Supprimez l’alcool et diminuez les excitants (café, thé, Coca-Cola).
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Vous devez vous laisser guider par l’état de santé de votre enfant, sa digestion, l’aspect de ses selles. C’est ce qui vous dira le mieux ce qui lui réussit. Vous pouvez aussi boire de la bière sans alcool dite « de nourrice » réputée pour augmenter la quantité de lait.
L’allaitement et le retour de couches
L’allaitement agit en bloquant l’ovulation. Pour que cet effet soit durable, l’enfant doit être entièrement nourri au sein avec une fréquence de tétées élevée (au moins six fois par jour). Attention, l’intervalle maximal entre les repas ne doit pas excéder six heures. C’est ce qui se passe pendant les deux ou trois premiers mois de l’allaitement. Pendant cette période, l’éventualité d’une nouvelle grossesse est donc très peu probable mais quand même possible. Il est donc indispensable de bien se connaître et de continuer à appliquer les méthodes d’auto-observation pour arriver à déterminer la survenue d’une ovulation. N’hésitez pas à demander conseil à des spécialistes dans la régulation naturelle des naissances, particulièrement pendant la période délicate du sevrage.
Comment réussir l’étape du sevrage ?
Vous devez le prévoir à l’avance et prendre du temps. Comptez une vingtaine de jours. Remplacez une tétée par un biberon pendant quelques jours, puis supprimez une deuxième tétée à un horaire éloigné de la première tétée supprimée. Attendez quelques jours, et faites de même pour les autres. Les tétées du matin et du soir, si pratiques, sont en général celles que les mères gardent le plus longtemps, c’est aussi l’heure où le lait est le plus abondant.
Docteur Cécile Maître