Si la publication par le pape François de l’encyclique Laudato Si’, en 2015, a eu un retentissement planétaire, peu de lecteurs ont retenu qu’elles se concluait par deux prières, dont l’une "pour notre terre" (§246). Quand elle traite de "la sauvegarde de la maison commune", l’Église comprend ainsi l’écologie de manière globale – "intégrale" dit-on généralement – entre enjeux scientifiques, sociaux, politiques, mais aussi spirituels.
Bien évidemment, "chaque personne qui habite cette planète" (§3) est invitée à changer sa manière de vivre et à passer à l’action. Une conversion qui est aussi celle du cœur et qui trouve une partie de sa réponse dans la prière. Voilà pourquoi, quelques mois plus tard, le Saint-Père, reprenant une initiative orthodoxe de 1989, a demandé que chaque 1er septembre soit consacré à la prière pour la sauvegarde de la Création.
La prière, source de l’action concrète
L’initiative pourrait paraître naïve, mais la lecture de l’enseignement papal sur l’écologie montre bien que la prière n’est pas un refuge ou un moyen de se défaire de sa culpabilité, mais un complément, une source même, pour l’action concrète. Le thème de la journée mondiale de 2024 est ainsi : "Espère et agis avec la création." Effectivement, la prière chrétienne est, dans la foi, redoutablement efficace, comme le proclame Jésus lui-même : "Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !" (Mt 7, 11)
Prier n’est donc pas demander que la question écologique se résolve purement et simplement, mais supplier le Seigneur d’accompagner les hommes dans leur conversion et se rappeler que le Père n’abandonne aucune de ses créatures : "Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés." (Mt 10, 29-30)
Peut-être la prière pour la Création n’est-elle pas très habituelle, mais comment peut-on ne pas confier à Dieu, lui rendre en action de grâce, ce qu’il a lui-même mis à la disposition de tous pour en prendre soin et le faire fructifier ? Déjà Jean Paul II l’explicite en 1990 dans un message pour la Journée mondiale de la paix : "Les chrétiens, notamment, savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi."
