Amar Agag est marié, père de trois enfants... et bientôt prêtre. Dimanche 1er septembre, à Sarcelles, il sera ordonné prêtre au sein de l'Église catholique chaldéenne, une première en France. L'ordination sera présidée par Mgr Louis Raphaël Ier Sako, Patriarche de Bagdad des Chaldéens et cardinal de l’Église catholique, qui viendra spécialement d'Irak pour l’occasion. Né à Badgad, où il a grandi jusqu'à ses 10 ans, Amar Agag a connu la guerre et la persécution. Après avoir fui son pays, où se trouvent les racines du peuple chaldéen, il trouve refuge en France avec sa famille, dans le Val d'Oise où se trouve la plus grande communauté chaldéenne d'Europe (près de 15.000 chaldéens, ndlr). "Nous cherchions la sécurité et une stabilité économique, car la situation devenait insupportable en Irak", explique-t-il à Aleteia. Il y rencontre sa femme, elle aussi chaldéenne, venue après le dramatique attentat de la cathédrale de Bagdad en 2010. Ensemble, le couple a trois petits garçons.
Amar Agag explique avoir été appelé à servir à travers le sacerdoce dès l'enfance. "Quand nous avons quitté l'Irak, nous sommes d'abord passés par la Jordanie. Il y avait à l'église où j'allais un prêtre maronite, qui prenait grand soin de nous. Il m'avait pris comme servant de messe et je l'accompagnais voir les malades", se souvient Amar. "Pour moi, c'était un saint sur terre. Il a dit à ma mère qu'il voyait en moi un futur prêtre. J'ai ressenti cela après mon mariage", poursuit-il. Déjà diacre, le futur prêtre ne cache pas sa fierté de servir l'Église chaldéenne. "Son histoire est millénaire, sa liturgie tellement riche et ancienne; nous l'avons gardée à travers les siècles et malgré les réformes. Elle rend une louange extraordinaire au Seigneur, dont elle continue de parler la langue, l'araméen."
Le prêtre dans la tradition chaldéenne
Dans l'Église chaldéenne, le célibat n'est pas obligatoire pour devenir prêtre. Toutefois, s'il est possible de devenir prêtre une fois marié, "un prêtre ne peut pas se marier après son ordination", explique le père Amar. "L'idée est de rester fidèle au statut dans lequel nous sommes une fois que l'on a reçu l'appel pour favoriser la stabilité. C'est-à-dire que si l'on n'est pas marié quand on reçoit l'appel, alors il faudra rester célibataire toute sa vie."
Le futur prêtre cumulera quatre casquettes : époux, père de famille, prêtre, et... chauffeur de taxi. "Je suis obligé de continuer à travailler pour subvenir aux besoins de ma famille. J'ai un véhicule spécialement adapté pour les personnes à mobilité réduite. Je garderai donc ce travail pendant la semaine, et mes weekends seront consacrés à ma communauté paroissiale, dans le 18e arrondissement de Paris." Une sacrée charge de travail, mais Amar rassure : "Je m'en remets à Dieu. Je suis un instrument de sa volonté, je lui fais une entière confiance."