Malade depuis plusieurs années, celle qui aurait été témoin de trois apparitions mariales au cours de l’année 1973 dans le couvent japonais d’Akita, dans le nord de l’île d’Honshu, au Japon, a rendu son dernier souffle le jour de l’Assomption à l’âge de 93 ans. Elle était entrée en 1969 à l’Institut des Servantes de la Sainte Eucharistie, et y est demeurée jusqu’à sa mort.
Son histoire est loin d’être banale. Née en 1931 dans une famille bouddhiste, Sasagawa Katsuko se retrouve paralysée à 19 ans à cause d’une erreur médicale lors d’une opération de l’appendicite. Elle subit par la suite une vingtaine d’interventions chirurgicales. Hospitalisée durant de nombreuses années, elle découvre le Christ et la foi catholique au contact d’une infirmière de l’hôpital. Sasagawa Katsuko demande alors à recevoir le baptême.
À 25 ans, son état s’aggrave et elle tombe dans le coma. Des religieuses lui envoient de l’eau de Lourdes. Des amis proches lui en font avaler quelques gouttes. Elle reprend connaissance et sa paralysie disparaît progressivement. Une fois rétablie, elle s’investit dans sa paroisse et devient catéchiste. Mais le 16 mars 1973, à 38 ans, elle devient soudain totalement sourde. Contrainte d’arrêter l’enseignement du catéchisme, elle se retire dans la communauté d’Akita et prend le nom de sœur Agnès. Le 12 juin 1973, alors qu’elle est encore novice, elle voit des rayons lumineux émanant du tabernacle de la chapelle du couvent. Une vision qui s’est répétée deux jours de suite. Le 28 juin, une plaie en forme de croix se forme sur sa main, et saigne abondamment.
La voyante d’Akita
Les messages de Notre-Dame d’Akita commencent à lui être transmis peu après. Dans la nuit du 5 au 6 juillet 1973, elle se rend dans la chapelle pour prier devant la statue de la Vierge. C’est à ce moment-là qu’elle aurait entendu pour la première fois la statue lui parler. Deux autres apparitions se produisent les 3 août et 13 octobre 1973. La voyante reçoit des messages d'appel à la prière et à la pénitence pour "apaiser le courroux du Père" face aux péchés des hommes, et éviter que de "terribles châtiments" ne tombent sur l'humanité.
Du 4 janvier 1975 au 15 septembre 1981, la statue est l’objet de phénomènes inexpliqués : apparitions de stigmates et versements de larmes. La Vierge pleure à 101 reprises, devant plus de 500 témoins, chrétiens ou non. La Vierge en pleurs souhaite faire comprendre à l’humanité que le Christ est réellement présent dans l’Eucharistie. Elle souligne enfin l’importance de la prière du Rosaire : "Les seules armes qui vous resteront, seront le Rosaire et le Signe laissé par mon Fils. Chaque jour, récitez les prières du Rosaire. Avec le Rosaire, priez pour le Pape, les Évêques et les Prêtres." En juin 1982, sœur Agnès récupère entièrement son audition, alors qu’on lui avait diagnostiqué une surdité incurable.
Reconnaissance
Pour Mgr Jean Shojiro Itô, l’ancien évêque du diocèse de Niigata, "l’avertissement donné à Akita est une répétition du message de Fatima". Ce dernier a reconnu le caractère surnaturel des événements liés à la statue de Marie et a autorisé la vénération de Notre-Dame d’Akita dans son diocèse en 1984 après huit ans d'enquête, constatant que ses messages ne contenaient "rien de contraire à la doctrine ou à la morale catholique".
Bien que le Vatican n’ait pas rendu de jugement définitif sur les apparitions de Notre-Dame d’Akita, le cardinal Joseph Ratzinger, alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, avait maintenu en 1988 que les messages de sœur Agnès Sasagawa étaient acceptables pour les fidèles.